Air Canada veut contourner le marché obligataire pour financer l’achat de cinq Boeing 777. La société veut profiter d’une méthode de financement utilisée aux États-Unis par les transporteurs aériens, qui est désormais permise au Canada.
Air Canada souhaite émettre des titres de garanties par nantissement de matériel, a indiqué un porte-parole de la société à l’agence Bloomberg. Les titres de garanties peuvent sembler à un concept mélangeant l’hypothèque et la location.
En résumé, une société de fiducie prête un avion à une entreprise en échange du remboursement du capital et des intérêts. À l’échéance, l’avion devient la propriété du la compagnie aérienne (comme une hypothèque). Comme l’avion est la propriété de la société de fiducie durant le contrat, l’avion n’est pas saisissable en cas de faillite (comme dans le cas d’une location).
Cette stratégie permet d’éviter le marché obligataire. Le coût de la dette est élevé pour les transporteurs aériens en raison de leur relative fragilité financière, qui nuit à leur cote de crédit.
Standard and Poor’s (S&P) qualifie les titres de dette d’Air Canada comme « très spéculatifs » à B-. C’est cinq niveaux sous la note la plus basse jugée adéquate à l’investissement.
Les obligations cinq à ans à 9,25% émises en 2010 s’échangent à un rendement de 6,18%, près de son creux d’un an.
Lundi, Air Canada a dévoilé des résultats préliminaires du premier trimestre afin de pouvoir évaluer les différentes options de financement qui s'offrent à elles et en discuter avec d'éventuels créanciers.