Canadien National (CNR, 125,35$): la société est résiliente, mais son titre est cher
À l’instar de sa rivale Canadien Pacifique, Canadien National maintient ses objectifs annuels malgré un premier trimestre affaibli par l’hiver rude.
Le mois de février a connu deux fois plus de journées de froid extrême qu’un an plus tôt, ce qui a obligé le chemin de fer à raccourcir et à ralentir ses trains, accroissant les coûts par rapport aux revenus, explique Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.
Le bénéfice de 1,17$ du premier trimestre est inférieur au consensus de 1,20$ même s’il a bénéficié d’un taux impôt réduit qui a ajouté 0,04$ au bénéfice, note l’analyste.
Surtout, le ratio d’exploitation, qui mesure les dépenses en proportion des revenus, s’est détérioré de 304 points de base à 67,1% alors que l’analyste avait prévu 64%.
Même s’il a confiance que le CN atteindra ses objectifs annuels, l’analyste propose désormais de conserver le titre dont le cours et l’évaluation ont grimpé.
Après un bond de 25% depuis le début de l’année, le titre s’échange à un multiple de 20,2 fois fois les bénéfices attendus en 2019, un sommet pour le chemin de fer.
Même si le CN peut surpasser la hausse de 14% des bénéfices que prévoit M. Spracklin en 2019 grâce au rebond du transport de pétrole par train, l’analyste préfère jouer de prudence.
Le transport intermodal de marchandises aux États-Unis faiblit un peu ce printemps, ce qui est peut-être un signe avant-coureur d’un ralentissement économique.
De plus, le CN table sur le rétablissement de son ratio d’exploitation à 58,9% en 2020, ce qui exigera une exécution sans faille au moment où le chemin de fer investit massivement dans son réseau pour accroître sa capacité et améliorer sa fluidité.