Stella-Jones (SJ, 59,08$): soutenue par ses poteaux
Stella-Jones a battu les estimations des analystes au premier trimestre avec des revenus de 710 millions de dollars (M$) en hausse de 9% en un an, augmentation qui aurait été de 1% en excluant les effets des taux de conversion des devises et les fusions et acquisitions.
La hausse des bénéfices est principalement liée à l’augmentation des revenus dans le segment des poteaux destinés aux services publics, dont les prix ont beaucoup augmenté, remarque Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale. Le secteur représente maintenant 50% des ventes de l’entreprise, contre 40% l’an dernier.
Avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 120 M$, l’entreprise a largement battu l’estimation de Maxim Sytchev qui prévoyait 98 M$ et s’attendait à une marge brute de 13,7% alors qu’elle a été de 19,2%, encore une fois due à l’augmentation des prix des poteaux et des traverses de chemins de fer.
La hausse des prix du secteur poteaux vient masquer une baisse de volume et de prix dans le secteur du bois de construction résidentiel comparé à l’an dernier alors que l’inflation rend les consommateurs plus frileux, note l’analyste.
Géographiquement, les ventes de Stella-Jones dans le marché américain ont augmenté de 21%, le prix des poteaux et la valeur élevée du dollar américain sont principalement responsables de cette hausse. Le marché canadien de son côté a chuté de 22% attribuable en majeur parti à la baisse du marché du bois brut et du bois d’œuvre.
Stella-Jones a eu une forte performance financière trimestrielle et la direction continue de bien faire avec les outils dont elle dispose, mais Maxim Sytchev demeure sceptique «même si on est agréablement surpris par le momentum, on ne peut pas s’empêcher de se demander pour combien de temps encore l’environnement de prix robuste pour les poteaux va perdurer».
Avec une croissance qui n’est soutenue que par les poteaux, pendant que les autres produits de la société sont stagnants ou en recul comme le secteur résidentiel, l’analyste de la Financière Banque Nationale se méfie d’un investissement qui ne repose que sur l’espoir d’une continuité des prix élevés alors que le secteur des marchandises est reconnu pour la fluctuation des prix.
Maxim Sytchev abaisse ses prévisions pour 2024 pour tenir compte de possibles baisses de prix, mais il augmente son cours cible de 57 $ à 64 $ pour le titre de Stella-Jones et maintient sa prévision à neutre.
Matthieu Hains