Magna (MG, 50,04$ US): avec 43% des revenus en Europe, le constructeur automobile pâtit de la crise de l'énergie
La crise de l’énergie en Europe est bien connue comme en témoigne la chute de 38% de l’action du sous-traitant automobile à ce jour en 2022. Michael Glen de Raymond James fait néanmoins valoir que son impact n’a pas fini de se faire sentir sur les résultats de Magna.
Les investisseurs sous-estiment les répercussions du bond des coûts de l’énergie et du cours du gaz naturel ainsi que les problèmes d’approvisionnement en Europe, croit-il.
L’analyste juge bon d’abaisser ses prévisions pour les deux prochains trimestres et de réduire son cours cible de 68 à 60$ US.
Il rappelle que la multinationale ontarienne - qui fabrique des pièces et assemble des véhicules en entier - réalisait presque 43% de ses revenus en Europe en 2021 où ses deux principaux clients sont BMW et Daimler.
Au premier trimestre, Magna avait prévenu que ses coûts doubleraient à 565 millions de dollars américains en 2022, mais l’entreprise misait sur une modération de ces coûts au deuxième semestre qui risque de ne pas se produire.
Michael Glen mentionne que les prix du gaz naturel au comptant (spot) à ce jour au troisième trimestre ont doublé par rapport à ceux du premier semestre. Le prix des contrats à terme, qui anticipe les futurs prix, est aussi 60% plus élevé qu’au 30 juin.
«Magna tente d’obtenir des concessions de la part de ses clients afin de compenser pour cette inflation, mais les fabricants automobiles sont aussi aux prises avec la hausse des prix que leur demandent les fournisseurs secondaires de pièces. La crise a donc un impact direct et indirect pour Magna», explique-t-il.
Michael Glen estime que Magna devrait abaisser les objectifs de ses marges avant intérêts et impôts d’une fourchette de 5 à 5,4% à moins de 4,5%, en 2022.
L’analyste est aussi moins confiant que d’autres que les fabricants automobiles et les concessionnaires voudront regarnir leurs inventaires de véhicules. D’un côté, les coûts de production sont plus élevés qu’avant pour les constructeurs et leurs fournisseurs. De l’autre côté, les concessionnaires apprécient d’avoir moins de stocks à financer. «Cette conversation (entre les parties prenantes) au sujet des inventaires optimaux à constituer n’a pas encore eu lieu», dit-il.
En conséquence, ses prévisions de bénéfice pour le troisième trimestre baissent de 23% à 0,90 US par action, et celles pour le quatrième trimestre diminuent de 19% à 1,07$US par action. Ces estimations sont de 25% à 28% inférieures au consensus.
Pour 2022, le bénéfice prévu passe de 4,61 à 4,09$US, celui pour 2023, de 6,86 à 6$US.
Michael Glen est neutre à l’égard du titre auquel il attribue la mention «performance égale au marché».