Banque Nationale (NA, 94,59$): le jeu des comparaisons favorise moins la banque québécoise
Le titre de la Banque Nationale s’est légèrement replié malgré le bond de 122% du bénéfice au deuxième trimestre, le 30 mai. Le bénéfice de 2,25$ a même dépassé les prévisions par 13%.
Paul Holden de CIBC Marchés des capitaux avance une explication toute simple: le titre offre moins de potentiel d’appréciation que ses rivales. Le jeu des comparaisons dirige les yeux des investisseurs qui se déplacent d’une banque à l’autre vers d’autres banques.
Premièrement, le titre avait déjà bien fait puisque la banque régionale avait mis en réserve le plus de provisions pour pertes sur prêts que les autres banques. Son appréciation de 31,6% depuis le début de 2021 (en date du 28 mai) surpasse la moyenne de 23,1% pour l’ensemble des banques.
Deuxièmement, son action s’échange à un multiple de 11,6 fois les bénéfices prévus dans un an, une évaluation supérieure à la moyenne de 11 fois.
Troisièmement, la banque est structurellement moins exposée à la hausse des taux d’intérêt è court terme que ses semblables.
Quatrièmement, la banque tire généralement une plus grande part de ses revenus des activités des marchés des capitaux dont la croissance se modérera après trois trimestres records, soit au deuxième trimestre de 2020 et lors des deux plus récents trimestres.
Enfin, l’institution québécoise dispose de moins de capitaux excédentaires que d’autres banques. Le ratio des capitaux propres de 12,2% se compare à la moyenne de 13,5% pour le groupe. Ce ratio diminuera aussi de 15 points de pourcentage au prochain trimestre en raison du renversement d’ajustements réglementaires antérieurs des capitaux à risque.
«Ce niveau inférieur offre en principe moins d’opportunités de déployer ce capital dans le rachat de ses actions ou des acquisitions», explique Paul Holden.
Ceci dit, l’analyste signale que les prêts commerciaux de la banque croissent plus vite que ceux de ses semblables. Le renversement des provisions constituées au début de la pandémie contribuera aussi aux bénéfices au cours des deux prochains trimestres.
Le titre mérite de conserver une plus-value par rapport à son groupe, mais le cours cible de 98$ offre néanmoins un potentiel de gain plus modeste de 3,6%.
L’analyste ne recommandation donc pas l’achat du titre.