Banque BMO (BMO, 92,38$): les pressions s’installent
La performance mitigée de la banque au troisième trimestre n’inspire pas confiance à Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux.
Un bénéfice de 2,38$, soit 4% inférieur au consensus, l’incite à abaisser ses prévisions pour 2019 et 2020 parce que les activités bancaires traditionnelles ont raté la cible tant au Canada qu’aux États-Unis.
La croissance des bénéfices au Canada a été d’à peine 1% tandis que les provisions pour pertes et les marges d’intérêt compriment déjà la rentabilité aux États-Unis.
Le bénéfice de sa banque régionale s’est affaissé de 9,4% aux États-Unis, du deuxième au troisième trimestre.
La banque a réussi à réduire ses coûts, mais n’exclut pas d’autres mesures de rationalisation pour atteindre la marque de 58% qu’elle s’est fixée d’ici 2021. Ce ratio exprime les dépenses autres que d’intérêts en proportion des revenus.
L’encours des prêts commerciaux a bondi de 16% au Canada et aux États-Unis, nettement mieux que ses rivales, mais M. Young craint que cette croissance ne dure pas.
L’analyste redoute aussi de voir les provisions pour pertes sur pertes prendre une tangente à la hausse bien que la banque ne prévoit pas de détérioration marquée à ce chapitre pour l’instant.
Les provisions pour les prêts encore performants ont augmenté à 0,28 points de pourcentage au troisième trimestre, alors qu’il avait prévu 0,19, précise-t-il.
M. Young hausse d’ailleurs ses prévisions pour les provisions de 21% en 2019 et de 15% l’année suivante.
En conséquence, ses nouvelles prévisions de bénéfice pour 2019 (9,48$ par action) et 2020 (9,94$) représentent une modération de la croissance prévue de 5,2 à 4,9%.
Autre facteur à surveiller: la banque doit relever le ratio des fonds propres de 11,4 à 11,5% avant de relancer le rachat de ses actions.
M. Young ne touche pas à recommandation ni à son cours cible de 105$. Il propose de conserver le titre.