Nicolas Marceau, ministre des finances du Québec
BLOGUE. Dans une entrevue accordée au journal La Presse (Jean-Philippe Décarie, 6 septembre 2012) tout juste avant sa nomination, le nouveau ministre des finances du Québec déclarait son admiration pour l’ouvrage de Daron Acemoglu et James A. Robinson «Why nations fail : the origins of power, prosperity, and poverty»
Sachant cela, il est permis d’espérer pour la suite des choses dans le domaine des finances publiques et de l’économie du Québec. En effet, les professeurs Acemoglu et Robinson soutiennent, moult exemples historiques à l’appui, que les nations échouent, deviennent pauvres ou le restent parce qu’elles n’ont pas créé ou protégé les institutions «inclusives» qui incitent une population à épargner, investir et innover.
Parmi ces institutions, viennent aux premiers rangs, le pluralisme politique, le respect des lois, des précédents et du droit à la propriété, des tribunaux impartiaux et intègres, une constitution qui enchâsse ces institutions. Les nations sont pauvres, ou le deviennent, écrivent-ils lorsque leur société civile ne suscite pas de telles institutions ou, lorsqu’elles sont menacées, ne dispose pas des ressources ni des moyens pour protéger ces institutions contre leur détournement par les élites politiques ou économiques.
Le pénible imbroglio d’une taxation rétroactive donne justement une impression malheureuse d’arbitraire, de non-respect du droit des citoyens payeurs de taxe de savoir à l’avance ce que l’on attend d’eux. Dans l’aquarium global qu’est devenu l’univers économique, cette bourde apparait, grossie et déformée, comme un signe avant-coureur d’autres initiatives de même nature.
Soit, l’erreur est humaine. Le ministre semble vouloir corriger le tir. Bravo!
Comment cette thèse d’Acemoglu et Robinson devrait-elle peser sur certaines autres décisions du ministre? Voici quelques exemples.
La mission et le rôle de la Caisse de dépôt (page suivante)