> Qui entend prendre des risques calculés mais sent que la peur de perdre le tétanise doit s'en remettre à autrui. Bien entendu, pas à n'importe qui : quelqu'un en qui on a entière confiance, mais surtout quelqu'un d'avisé et détaché des enjeux de la décision à prendre. Car cette personne-là saura, elle, faire le choix qui s'impose, même s'il vous effraie a priori.
Pourquoi, me direz-vous, autrui est-il mieux placé que vous pour prendre ce genre de décision? Les quatre chercheurs estiment que de récentes avancées en neuroéconomie faites, entre autres, par Albrecht, Volz, Sutter, Laibson & Von Cramon en 2010 ainsi qu'en neuroscience, notamment par Sokol-Hessner, Camerer & Phelps en 2013, permettent de le dire.
En effet, ces études montrent que si l'on réduit l'activité d'une partie du cerveau de l'être humain appelée l'amygdale, on réduit du même coup la peur de perdre de la personne concernée. Or, l'amygdale est connue pour être essentielle au décodage des émotions, en particulier de celles qui nous traversent quand nous ressentons une menace. Par conséquent, lorsqu'il nous faut prendre une décision cruciale, notre cerveau est bombardé par les émotions qui nous assaillent subitement, et ainsi monopolisé par le traitement de toutes ces informations biaisées, car teintées par la peur de perdre. Et il n'est dès lors plus à même de prendre une décision raisonnée. Ce qui n'est pas le cas pour autrui, qui, lui, est détaché de la peur de perdre. CQFD.
Voilà. Il ne vous reste donc plus qu'à trouver cette fameuse personne de confiance, et à avoir la sagesse de vous en remettre à elle, le moment venu.
En passant, l'écrivain québécois Andrei Stoiciu a dit dans Montana : «La méfiance est la sagesse des faibles».
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