Aux échecs, les débutants se perdent dans l'examen d'une multitude de coups possibles, alors que les champions ne regardent que deux ou trois coups raisonnables. Pour arriver à ce niveau, une technique existe : «l'élagage de l'arbre de décision», selon le champion russe. Cela se résume à n'étudier que deux ou trois possibilités radicales.
Prenons le cas d’un cadre qui entend dynamiser sa carrière. Celui qui procède sans méthode va tergiverser («Dois-je travailler plus d'heures pour obtenir de meilleurs résultats? Dois-je apprendre à jouer au golf pour étendre mon réseau de contacts? Etc.»), et n'entreprendra rien d'efficace.
«Celui qui utilise la méthode MTQ peut, entre autres, envisager de quitter son poste très bien rémunéré pour entreprendre un MBA. Il fera un sacrifice matériel pour acquérir de nouvelles compétences, et décrocher un emploi plus intéressant», illustre-t-il.
3. Soyez agressif
Malgré tout, s'il vous est encore difficile de trancher, fiez-vous à votre flair. «L'intuition et l'instinct forment les bases solides de notre prise de décision, surtout quand on est pris dans le feu de l'action», dit M. Kasparov.
Dans leurs décisions, certains aiment prendre des risques, tandis que d'autres préfèrent être prudents. Pour M. Kasparov, un attaquant-né, le choix s'impose de lui-même. «Faire preuve d'agressivité permet de mettre beaucoup de pression sur l'adversaire, qui peut finir par commettre une bévue irréparable», dit-il.
«Il ne s'agit pas d'être un bon gars ou non. Il s'agit de maintenir en permanence un niveau d'exigence pour soi-même, son environnement et son entourage. C'est le contraire de la complaisance et du laisser-aller», ajoute-t-il.
4. Cassez la routine
Autre truc du champion russe : lutter contre l'engourdissement de la routine, qui nous fait trop souvent prendre des décisions en fonction de notre expérience.
«Faire preuve de créativité dans chacune de nos décisions contribue à notre évolution vers l'excellence», souligne- t-il, en citant l'exemple de Jack Welch qui donna un mois de congé au directeur le plus ancien d'une division de GE en perte de vitesse afin qu'il puisse, à son retour, agir comme s'il n'avait pas exercé cette fonction depuis des années.
M. Kasparov a un conseil pour y parvenir. «Analysez rigoureusement le dernier projet que vous avez mené à bien, et décelez-y des failles. Vous découvrirez ainsi comment innover la prochaine fois», dit-il.
Limpide, non? Garry Kasparov a réussi le tour de force, à mon avis, de rendre simple et accessible ce qui nous paraît complexe. Je lui ai demandé s’il considérait que sa méthode MTQ était applicable à n’importe quelle situation dans la vie quotidienne. Voici sa réponse :