Un étrange attrait auquel il est difficile de résister... Photo: DR
C'est un paradoxe : depuis que les téléphones n'ont plus de fil, nous n'arrivons plus à nous en détacher. En particulier durant nos journées de travail, notre cellulaire étant toujours à portée de main (dans la sacoche, dans la poche, etc.).
Du coup, il suffit d'une vibration ou d'une petite sonnerie rigolote pour que nous cessions immédiatement notre tâche du moment et dégainions notre cellulaire pour prendre la communication d'un habile coup de pouce. Et ce, sans réaliser une seconde combien ce comportement compulsif nous est néfaste : par exemple, avez-vous déjà réalisé combien de temps il vous faut pour vous reconcentrer à 100% sur la tâche interrompue par un appel téléphonique? Cela se compte en minutes (bonjour l'efficacité, pour ne pas dire la productivité!)...
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Comment enfin arriver à décrocher du cellulaire? Et donc, souffrir de moins d'interruptions dans votre quotidien au travail? J'ai déniché quelques pistes intéressantes à explorer à ce sujet, dans un vieux numéro du magazine français Management datant de 2011. Des pistes évoquées, à l'époque, par Gérard Rodach, directeur, du cabinet-conseil Dalett, et auteur de Mieux gérer ses priorités et son temps (Eyrolles, 2010), lequel considère qu'«un manager pourrait économiser jusqu'à 15% de son temps, s'il n'était pas victime du cellulaire». En voici l'essentiel :
> Boîte vocale, mode d'emploi
Pensez à modifier votre annonce de boîte vocale en fonction de votre agenda. Par exemple, donnez les horaires auxquels on peut vous joindre dans la journée.
Idem, visionnez vos messages au lieu de les écouter. Cela vous permettra d'en découvrir l'essentiel d'un simple coup d'oeil, sans plus jamais avoir à écouter ces messages qui n'en finissent jamais et qui ne donnent l'information importante qu'à la toute fin.
> Dialogue de sourds
Il arrive que la communication soit mauvaise, si bien que la discussion devient pénible pour l'un comme pour l'autre. À cela s'ajoute qu'au téléphone l'échange d'informations n'est jamais aussi bon et profond qu'en face-à-face. En conséquence, prenez soin de toujours parler distinctement, de privilégier les questions ouvertes (celles où l'on ne peut répondre par «oui» ou par «non», qui forcent l'interlocuteur à bien exprimer ce qu'il a en tête) et, au besoin, de reformuler ce que vous venez de dire (avec des mots plus simples).
> Filtre intelligent
C'est élémentaire, mais on oublie trop souvent de s'en servir : l'identification de l'appel entrant. Il convient d'avoir la discipline d'entrer dans son répertoire les numéros des personnes vraiment importantes dans le cadre de notre travail et de ne décrocher que s'il s'agit de l'une d'elles. À noter qu'on peut aisément différencier les appels privés et professionnels, grâce, entre autres, à des sonneries différentes.
> Sans cellulaire
Au bureau, répondre à un message par un coup de fil n'est pas forcément la solution adéquate. Parfois, mieux vaut ne pas se servir de son cellulaire. Par exemple, s'il s'agit d'un collègue, mieux vaut vous lever et aller le voir en personne. Autre exemple : la demande concerne un document? envoyez-le lui par courriel depuis votre ordinateur portable.
> Cellulaire fermé
À moins d'être vraiment quelqu'un de très haut placé dans la hiérarchie de l'entreprise, il ne vous est pas nécessaire d'être joignable 24 heures sur 24. D'autant plus que si vous décrochez systématiquement dès qu'on vous appelle, vous donnez l'impression aux autres d'être disponible en permanence, ce dont ils vont vite user et abuser. Mieux vaut, donc, faire une habitude de couper votre cellulaire!
Cela peut se faire pendant certains créneaux horaires, ce dont vous avertissez dans votre message de boîte vocale. C'est ainsi qu'il y a des vice-présidents de grandes entreprises qui débranchent systématiquement durant les deux premières heures de leurs journées de travail. Ou encore, des entreprises où le téléphone est carrément interdit jusqu'à 11h du matin : «Dans l'intervalle, c'est une boîte vocale qui prend les messages, y compris ceux du PDG», témoigne M. Rodach.
Une autre façon de s'y prendre consiste à grouper vos appels durants des plages horaires précises. Et de vous y tenir.
Voilà. Ces astuces fort pratiques peuvent, l'air de rien, changer votre quotidien au travail. Pour le mieux. À vous de jouer!
En passant, l'écrivaine québécoise Gabrielle Roy a dit dans La Rivière sans repos : «La servitude. C'est ça le téléphone. Il sonne : tu accours. Ou bien tu n'accours pas, mais tu te ronges les sangs de regrets ou de curiosité insatisfaite».
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