Un de mes amis m’a demandé pourquoi je donnais autant de temps. Pourquoi je passais des heures chaque semaine à répondre à des courriels, à des messages via les réseaux sociaux ou à rester après une conférence pour discuter avec les gens et me livrer à des séances de photos.
Après tout, je pourrais tout simplement administrer mon entreprise de jour et le soir, rentrer chez moi afin de profiter de ma petite famille. Personne ne m’en voudrait.
La question m’est restée en tête pendant quelques jours. Je me suis mis à réfléchir pourquoi je mettais si souvent ma vie de côté pour répondre aux besoins d’inconnus.
Plus j’y réfléchissais, plus la question me dérangeait. Comment se fait-il que mon ami puisse penser que c’était un «problème» pour moi que de m’impliquer dans les causes qui me sont chères. Car cette question n’était pas interrogative, elle était dubitative. Pour lui, ce n’était pas normal que j’en fasse autant. Il me reprochait presque mon implication.
On dit souvent que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre. Eh bien dans mon cas, ça doit être vrai. J’ai été élevé dans une famille ou l’implication est un automatisme. Plus jeune, je suivais mon père à de nombreux évènements auxquels il n’était pas obligé de se présenter. Il y allait avec le sourire aux lèvres.
Je crois que les entrepreneurs ont un devoir de s’investir dans la communauté. Chez nos voisins du sud, rares sont les entrepreneurs qui n’apportent pas leur contribution à la société. On a qu’à penser aux multiples édifices universitaires ou aux hôpitaux qui portent leur nom. Autre exemple : le mouvement «The Giving Pledge» rassemble une très impressionnante communauté d’entrepreneurs à succès comme Bill Gates, Elon Musk ou Richard Branson qui s’engagent à laisser la majeure partie de leur fortune à des œuvres. Qu’ils donnent du temps, de l’argent où qu’ils s’impliquent politiquement, les entrepreneurs américains sont de tous les combats.
Ici, le portrait est différent. Il suffit que quelqu’un fasse un don pour qu’on l’accuse de vouloir économiser de l’impôt. On ne peut pas s’impliquer dans une cause sans que quelqu’un vous suspecte de le faire dans votre propre intérêt. Heureusement, cela semble changer.
Nous pourrions laisser les gouvernements le soin de gérer certains aspects de notre société, mais pourquoi ? Les entrepreneurs peuvent aussi faire la différence. Par définition, ils sont des personnes d’action, ancrés dans le concret et qui n’ont pas peur des défis. Ils ont l’habitude du risque, ils savent établir et atteindre des objectifs. Ils amènent des idées nouvelles.
N’est-ce pas ce genre de leader don nous avons besoin ? Et on en a. Avec sa fondation One Drop, Guy Laliberté veut élargir l’accessibilité à l’eau potable. Alexandre Taillefer soutien les arts sous toutes ses formes. Lucie et André Chagnon font la promotion de saines habitudes de vie avec leurs fondations.
Le Québec pourrait-il s’en passer ? Au contraire, on en veut plus. Comme disait Albert Einstein, la valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir.