Voici les mots de notre premier ministre Philippe Couillard concernant l’attribution des sièges sur les conseils d’administration des sociétés d’État : « C'est bien d'être sur un conseil d'administration, mais il faut y être non pas parce qu'on est un jeune, parce qu'on est une femme ou parce qu'on est une minorité, mais parce qu'on a une valeur ajoutée à apporter au conseil d'administration.»
Je suis d’accord avec cette affirmation. Comme citoyen, j’exige que ceux qui assurent la saine gestion de nos sociétés d’État soient les plus compétents possible! L’enjeu est trop important pour ne pas faire ainsi. Après tout, des sociétés telles que la SAQ, Loto-Québec ou Hydro-Québec font partie de notre richesse collective.
J’irai même plus loin. Bien que j’ai adoré la fameuse réplique «Because it’s 2016» de Justin Trudeau concernant l’égalité homme-femme sur son conseil des ministres, mon opinion diffère légèrement.
Accepteriez-vous de vous faire opérer par un chirurgien qui a été accepté en médecine uniquement en fonction de son genre? Prendriez-vous l’avion pour l’Europe en sachant que le ou la pilote a eu son emploi en raison de son origine ou de son âge?
Alors pourquoi ferait-on cela dans nos sociétés d’État ? Et dans les gouvernements qui nous dirigent?
Je me permets cette incursion dans le monde politique afin de faire un lien entre celui-ci et le monde des affaires. Personnellement, la compétence est la seule raison pour laquelle j’engage un employé et je choisis un fournisseur. Que la personne soit un homme, une femme, un vieux, un jeune, un transgenre, je m’en fous !
Il y a quelques jours, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 693 voulant modifier la loi sur la gouvernance des sociétés d’État avec comme objectif de «réserver» une place au CA de chacune d’entre elles à un jeune de 35 ans et moins. L’intention est belle, mais me laisse perplexe. Pourquoi une seule place ? Faut-il conclure qu’avant 35 ans, on n’a pas la compétence ?
Quand arrêterons-nous de faire un lien entre expérience et compétence ?
À 35 ans, je suis fatigué d’entendre que je fais encore partie de la relève. J’ai fondé mon entreprise il y a maintenant 10 ans. Elle donne aujourd’hui du travail à une quarantaine de personnes. Nos produits sont reconnus à travers la planète, nous vendons des centaines de milliers de bouteilles de vodka chaque année. Je suis engagé depuis longtemps dans la cause des entrepreneurs. Pourquoi me considère-t-on encore comme la relève ?
Quand je regarde les impôts que je paye, croyez-moi, je n’ai pas cette impression!
Je milite pour une société qui reconnaisse les compétences avant les années de service. Qu’un conseil d’administration ne représente pas toutes les tranches d’âges, les préférences sexuelles, les régions, les religions, ça ne me dérange pas. Les plus compétents d’abord, n’est-ce pas ça la vraie égalité ?