Fjord du Saguenay [123RF]
Pour une ville, une province ou un pays, il est capital de savoir quelles sont ses forces et quelles sont ses faiblesses. Afin de mettre les efforts de développement touristique aux bons endroits, il est essentiel de bien se connaître. Au Québec, nous avons beaucoup de chemin à faire.
La France, par exemple, mise sur sa culture et sa gastronomie, l’Égypte, sur son histoire, Dubaï, sur ses nouveaux développements pharaoniques et Tahiti, sur ses paysages paradisiaques.
Au Québec, les deux principales villes, Montréal et Québec, se partagent les intérêts touristiques. L’une promet un été de festivals et d’animations de rue, l’autre, plus pittoresque, vous invite au cœur de l’Europe en Amérique.
Cette corrélation entre l’offre et la demande est à la base du monde des affaires. Elle est aussi à la base du succès. Offrir un produit spécifique à une clientèle qui en demande, c’est la clé.
C’est cette réflexion qui m’a mené à écrire cette chronique. J’ai eu la chance d’être invité à donner deux conférences par la SADC de la Côte-Nord. L’une à l’île d’Anticosti et l’autre à Havre-Saint-Pierre.
J'y ai découvert des gens merveilleux et je suis retombé en amour avec la nature luxuriante de notre province. Étant (très) occupé, je peux vous dire que ces deux jours, quoique bien remplis, m’ont fait du bien.
Au fond, la véritable richesse du Québec, c’est sa nature.
En atterrissant sur l’île d’Anticosti, une île où vivent environ 200 personnes (sur une superficie 17 fois plus grande que l’île de Montréal), j’ai ressenti un sentiment de tranquillité et de paix intérieure.
Comme m’a dit le maire John Pineault lors d’un souper «vous, vous avez l’heure, nous, on a le temps».
Mais nos régions connaissent beaucoup de défis, le premier étant la distance. Il est d’ailleurs inacceptable qu’il faille se ruiner afin de prendre l’avion jusqu’à Rimouski, Sept-Îles ou Gaspé.
Je ne comprends pas que nous ne tirions pas plus avantage de cette richesse naturelle que nous avons.
Attention, je ne parle pas des différents offices de Tourisme qui font un excellent travail pour mettre la nature du Québec de l’avant, je parle ici de leur potentiel entrepreneurial.
J’entends déjà certaines personnes grimper dans les arbres (littéralement) afin de dénoncer tout développement qui pourrait nuire à la nature. Cependant, j’ai une idée tout autre.
Pourquoi ne pas devenir la première destination touristique écoresponsable au monde? Pourquoi ne pas devenir leader en la matière ? Nous avons tout pour l’être.
L’espace, la connaissance de la nature, les techniques de construction, l’énergie verte et j’en passe.
Devenons une destination et pas seulement une offre. Faisons en sorte que des centaines de milliers de touristes viennent profiter de la nature de nos régions. N’attendons pas après eux, offrons-leur une raison de les faire venir.
Après tout, comme le prouvent les centaines de milliers de touristes qui visitent Tahiti ou la Nouvelle- Zélande, ce n’est pas la distance qui les empêche de découvrir ces magnifiques destinations.
Le Québec est immense et reste encore à découvrir. Soyons fiers de le présenter au reste du monde.
Non seulement cette nouvelle industrie touristique donnera un souffle aux régions, elle permettra à la province toute entière de bénéficier de ce nouvel essor économique.