Martin-Luc Archambault travaille à temps plein sur AmpMe depuis qu’il a quitté son poste de pdg de Wajam en juin. [Photo : courtoisie]
Martin-Luc Archambault, que j’ai rejoint au téléphone hier soir, semblait fébrile à l’approche du lancement d’AmpME, la start-up qui l’occupe à plein temps depuis qu’il a quitté la direction de Wajam en juin. Le dragon a discrètement fondé AmpMe il y a un an, mais s’attend à ce que son application mobile fasse beaucoup de bruit aujourd’hui, tant au sens propre qu’au figuré. En effet, l’application mobile d’AmpME, lancée ce matin, permet de combiner les haut-parleurs de plusieurs téléphones pour augmenter le volume ambiant. «Je pense que ça pourrait être mon plus gros hit en carrière», lance Martin-Luc Archambault, pdg d’AmpMe, qui compte une dizaine d'employés et contractuels.
Concrètement, l’app mobile d’AmpMe permet de synchroniser les haut-parleurs de multiples appareils Android et iOS (iPhone, iPad) lorsqu’ils font jouer de la musique. Pour l’instant, l’application ne fonctionne qu’avec les chansons issues du service de musique en ligne SoundCloud, puisque l’application utilise une empreinte audio, qu’elle superpose à chaque chanson, pour synchroniser les haut-parleurs avec précision. « Dès que l’écart est de plus de 50 millisecondes, ça paraît et c’est dérangeant », fait valoir Martin-Luc Archambault, qui a testé plusieurs moyens techniques de parvenir à ses fins, avant d’adopter celui des empreintes audio.
Cette approche fonctionnerait bien, mais elle a le désavantage de ne pas être universelle. Pour l’instant, AmpMe ne permet pas de synchroniser les haut-parleurs de plusieurs téléphones pour écouter une vidéo sur YouTube ou une chanson sur Spotify, mais l’app fonctionne avec la plupart des téléphones Android et iOS, ce qui ne serait pas le cas avec une approche basée sur la connectivité Bluetooth.
Martin-Luc Archambault, du reste, n’avait pas l’intention de plaire à tout le monde avec AmpMe, qu’il a construit pour une situation particulière, qu’il a lui-même vécue il y a un an. «J’étais à Whistler, dans l’appartement d’une de mes amies, on était cinq ou six et on voulait célébrer, relate l’entrepreneur. J’ai mis mon téléphone au milieu de la table, j’ai mis Spotify, mais le volume était trop bas, même si on avait tous des haut-parleurs dans nos téléphones.»
AmpMe, donc, vise les amateurs de musique qui souhaitent faire la fête là où il n’y a pas de systèmes de son. Aussi, c’est de manière intentionnelle que Martin-Luc Archambault a tenu à offrir un produit très simple, notant qu’il avait du mal à expliquer à quoi servait Wajam (un moteur de recherche social aux multiples fonctionnalités) lors de son lancement.
Depuis juin dernier, Wajam poursuit du reste ses opérations sous la gouverne de Robert Gold, qui a alors succédé à Archambault à titre de pdg: «Je crois avoir amené Wajam là où je pouvais l’amener; c’est une compagnie très profitable, et il y a quelqu’un de très compétent à sa tête», commente Martin-Luc Archambault, qui a plus de choses à dire sur AmpMe que sur Wajam.
Si Martin-Luc Archambault est aussi enthousiaste par rapport à AmpMe, dont il est le plus important investisseur, c’est qu’il estime que sa croissance sera virale : « C’est la première fois que je lance une app mobile qui ne sert à rien si nos amis ne l’ont pas aussi », lance l’entrepreneur, qui prévoit que les instigateurs de fêtes sauront convaincre leurs amis de télécharger AmpMe.
Martin-Luc Archambault vise ainsi à faire d’AmpMe une application immensément populaire. Il n’a du reste pas vraiment le choix, puisque l’application est entièrement gratuite et que faire payer les utilisateurs ne semble pas réaliste: «Je n’ai planifié aucun moyen de monétiser l’application à court terme, reconnaît Archambault. Ce que je veux, c’est d’avoir des millions d’utilisateurs, puis après, on verra. On pourrait décider de mettre de la pub, mais ça ne fait pas partie de nos plans actuels.»