BLOGUE. La croissance du volume de données échangées par le biais des réseaux sans fil sera fulgurante, selon des prévisions dévoilées mardi par Cisco : une multiplication par 18 en cinq ans.
On entend souvent les opérateurs de réseaux sans fil nous expliquer que leur contexte est difficile, parce que la demande sur leurs réseaux croît de façon spectaculaire. Les chiffres dévoilés par Cisco sont en effet sidérants.
Ainsi, le volume mensuel de données circulant par la voie des airs à l'échelle mondiale passerait de 0,6 à 10,8 exaoctets entre 2011 et 2016. Un exaoctet correspond à un million de téraoctets et un téraoctet correspond lui-même à 1000 gigaoctets.
Pour illustration, selon Cisco, il s'échangera annuellement sur les réseaux mobiles en 2016 l'équivalent de 33 milliards de DVD.
C'est donc dire que dès cette année, en 2012, le volume doublera pour passer à 1,3 Eo. Et on redoublera encore une fois en 2013, à 2,4 Eo. En fait, l'écart entre 2015 et 2016 (6,9 Eo et 10,8 Eo) correspond à lui seul à environ six fois la totalité des données échangées en 2011.
La croissance sera la plus forte en Asie, mais l'Amérique du Nord est à peine sous la moyenne, avec une multiplication par 17 d'ici 2016.
La bouée de sauvetage
Ces prévisions exponentielles illustrent bien dans quelle situation se trouvent les opérateurs de réseaux mobiles canadiens. Elles illustrent, surtout, l'importance pour eux de réussir à mettre la main sur de nouvelles fréquences lors de la prochaine ronde d'enchères du gouvernement fédéral. Sans nouvelles fréquences, on peut douter de la capacité de certains à répondre à la demande d'ici quelques années.
Elles illustrent aussi que l'industrie des réseaux mobiles, malgré l'arrivée de nouveaux concurrents suscitée par le gouvernement fédéral lors de la dernière ronde d'enchères, a toujours un potentiel de croissance élevé.
Dans une discussion récente avec Michael Hennessy, premier vice-président aux affaires publiques et gouvernementales chez Telus, celui-ci m'expliquait pourquoi, malgré l'arrivée de nouveaux concurrents, les marges bénéficiaires des opérateurs sans fil n'avaient pas vraiment fondu.
« Les marges sur la voix descendent depuis cinq ou six ans. Outre les nouveaux concurrents, il y a le fait que les nouveaux appareils intelligents coûtent de plus en plus cher à subventionner. Là où il y a de la croissance, c'est dans les données. L'explosion du marché de l'Internet mobile a agrandi le marché pour tout le monde. S'il n'y avait eu que le marché de la voix, nous serions dans le trouble. »
Twitter: @jfcodere