Comme des milliers de Québécois, j'ai investi une partie de mon REER dans des parts du Fonds de solidarité FTQ du Québec. Comme des milliers de Québécois, j’ai investi dans ce fonds en partie pour le crédit d’impôt supplémentaire que de tels fonds procurent, mais aussi parce que je crois qu’il est logique, important et économiquement rentable d’investir dans des PME locales.
Depuis quelques mois, sûrement comme des milliers de Québécois, je me sens profondément malheureux. Pire, je me sens dupé, floué, ridiculisé. (Je vous réserve les autres qualificatifs, insérez celui que vous voulez).
Après avoir entendu toutes les abominations, malversations et tromperies (je vous laisse ici encore utiliser vos propres qualificatifs) qui nous ont été révélées à la commission Charbonneau, non seulement sur la FTQ, mais aussi sur son Fonds de Solidarité, me voici carrément révolté.
Les sommes que j’ai investies dans le Fonds, comme des milliers de Québécois, je les ai gagnées, méritées, sous par sous, heure par heure. Je n’ai jamais demandé au Fonds de me donner des rendements mirobolants. Je présumais, bêtement, que les sommes seraient gérées consciencieusement, avec honnêteté et à visière levée. Je ne veux pas rependre ici tout ce qui a déjà été rapporté dans les médias, mais de toute évidence, tel ne fut pas le cas.
Cette situation est d’autant plus irritante (insérez également ici le qualificatif de votre choix…..) que dans le cas du Fonds de Solidarité, ce ne sont pas uniquement les sous des épargnants qui ont été utilisés de manière hautement répréhensible mais aussi, par le truchement du dégrèvement fiscal de 30%, celui de millions de contribuables Québécois et Canadiens. Or, quand je vois de trop nombreux bandits, déguisés en pseudo gestionnaires financiers, utiliser mes épargnes ainsi que l’argent de millions de contribuables, le cœur me lève.
Et, pendant que tout ceci se passe, nous avons droit à cette merveilleuse campagne publicitaire « Votre argent travaille », campagne qui vente les bienfaits du Fonds de solidarité. C’est cette série de publicités qui met en relation, Mlle. X qui épargne depuis l’âge de 15 ans pour s’acheter une maison avec M. Y, PDG d’une petite entreprise qui fabrique, disons, des biscuits. Vous pariez avec moi que les émissions de fin d’année ne rateront pas l’occasion de nous montrer Mlle X se faire rouler dans la farine par l’un des nombreux enfants de cœur entendus à la commission Charbonneau?