Qu'en penser ?
Il n'est pas impossible qu'un marché affiche des prix déprimés sur les places de négociation, mais qu'il se trouve en même temps en pénurie physique.
Le marché de l'aluminium est un exemple patent. Le prix du métal blanc a rarement été aussi déprimé sur les places de négociation, les stocks, rarement aussi élevés. Et pourtant, les producteurs d'aluminium reçoivent toujours une prime lorsqu'ils livrent leur aluminium, parce que celui-ci est rare.
Bien qu'il y ait du flou, la situation semble s'expliquer en bonne partie par des achats passés massifs d'acteurs financiers, qui sont assis sur leurs positions. Ils achètent au prix spot et revendent immédiatement à un prix plus élevé à terme, tout en conservant le métal pour garantir une éventuelle livraison.
La difficulté avec l'or, c'est qu'on ne retrouve actuellement cette prime physique nulle part dans le marché. Si le métal jaune est en pénurie physique, des joailliers auraient vraisemblablement commencé à offrir des primes.
Il est vrai que M. Sprott ne parle encore que d'une pénurie en développement et de manigances préventives des autorités. Mais la thèse d'une opération concertée manque de force. À voir toutes les difficultés de coordination qu'éprouvent les banques centrales pour essayer de remettre l'économie mondiale sur les rails, on peut vraiment se demander comment elles auraient si bien réussi à s'entendre sur le prix du précieux métal.