Photo: Bloomberg
BLOGUE. Goldcorp annonce une offre publique d'achat hostile à 5,95$ sur Osisko. Mauvaise nouvelle. On est sur le point d'enterrer l'espoir minier du Québec à sa naissance.
D'abord, un mot sur la hauteur de l'offre et le potentiel d'une surenchère.
Il n'y a pas de garantie, mais quelques chose nous dit qu'elle sera légèrement haussée dans les semaines à venir.
Un certain nombre d'analystes estiment que l'offre est dans les multiples des dernières acquisitions (Aurizon et CGA Mining), mais une bonne cohorte la trouve aussi un peu faible. Il y a, dans notre univers de recherches, de nouvelles cibles qui vont jusqu' à 6,50$ et même 7$.
Il est en outre probable que quelques actionnaires institutionnels d'Osisko agiront en coulisses pour obtenir une petite prime supplémentaire avant de garantir leur vote. On notera par exemple que le Fonds de pension du Canada a des bons de souscription exerçables si l'action atteint 6,25$.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT
Comme le titre est déjà à 6,24$, et que, visiblement, on n'est pas seul à anticiper une majoration, le gain à faire sur une augmentation éventuelle de l'offre semble fort limité.
La question boursière réglée, passons à l'intérêt collectif.
Une lourde perte pour le Québec
La vente d'Osisko est surtout une lourde perte pour le Québec.
Il y a plusieurs années, nous avions réussi à construire avec Cambior un producteur minier d'envergure, capable de rayonner ici et à l'international.
Cambior fit un mauvais pari sur le prix de l'or (en misant sur sa baisse, plutôt que sa hausse) et la société aboutit finalement entre les mains d'Iamgold.
Bye-Bye le siège social et les emplois qui y étaient associés.
Bye-Bye aussi cette sensibilité accrue aux enjeux locaux. (L'expert minier Jacques Bonneau nous faisait par exemple remarquer lundi que Cambior avait à l'époque développé une belle complicité avec les universités pour le développement de leurs programmes miniers).
Bye-bye enfin une partie de l'engagement social minier au Québec.
Osisko n'est pas Cambior. Mais elle est son embryon et l'espoir du secteur minier. Le seul véritable producteur minier ayant son siège social au Québec. Grâce à la relance de la mine Malartic, l'entreprise avait réussi à se donner un important actif (une production anticipée de 500 à 600 000 onces par année sur une quinzaine d'années), qui allait lui fournir les liquidités pour développer d'autres projets et éventuellement lui permettre de prendre de l'ampleur.
Une chance de bloquer la vente?