Côté parts de marché non plus, les choses ne semblent pas avoir été si dramatiques.
L'Ontario est sans doute le territoire comparable le plus intéressant. En 2005, CIBC Marchés mondiaux estimait que les parts de marché de chacun se lisaient ainsi:
Loblaws: 41%
Metro: 21%
Sobeys: 12%
Walmart: 4%
Costco: 6%
Autres (indépendants, dépanneurs, etc.): 16%.
Cinq ans après l'arrivée des premiers Supercentres, l'estimation est la suivante:
Loblaws: 43%
Metro: 18%
Sobeys: 12%
Walmart: 9%
Costco: 8%
Autres: 9%
Constat?
Walmart a plus que doublé ses parts de marché (et Costco ne fait pas mal non plus), mais les grands joueurs ne semblent pas trop affectés. C'est surtout les plus petits qui écopent.
L'offre de produits frais fonctionne et permet à Walmart de voler des parts de marché. Elle met aussi une forme de frein sur la rentabilité et sur la croissance des concurrents les plus nantis. Mais elle ne fait rien reculer. On est bien loin de ce qui s'est passé aux États-Unis.
Pourquoi est-ce ainsi?
Dans une récente note, l'analyste Perry Caicco (CIBC) indique que Walmart Canada fait partie de Walmart international, qui pourrait bien être sous une pression assez intense pour générer de la rentabilité. M. Caicco ne le dit pas, mais les avancées à l'international du géant ces dernières années n'ont pas toujours été un succès, comme en font foi ses retraits de Corée et d'Allemagne.
Cela ne veut cependant pas dire que l'on n'assistera pas au Québec à une guerre plus intense qu'ailleurs. L'analyste estime en effet que les prix des épiciers sont plus élevés ici et que si le géant arrivait avec une offre de 3 à 5% sous celle des escompteurs (Super C, Maxi, etc.) il serait toujours très rentable.