Les vraies raisons
On a eu une intéressante discussion sur la situation en journée, lundi, avec le numéro deux de Desjardins, Normand Desautels.
Monsieur Desautels indique que les caisses sont libres de leurs décisions et sont autonomes. Il reconnaît cependant qu'elles sont fortement invitées à gérer leurs coûts de façon optimale.
Principalement pour deux raisons.
1-Parce qu'il est présent dans un plus grand nombre de localité, le mouvement a une structure d'exploitation plus coûteuse que les banques. Celles-ci augmentent actuellement la concurrence et Desjardins se doit de réagir pour demeurer compétitif.
2-Depuis 2008, Desjardins a un plus grand besoin de capitalisation, en raison des nouvelles règles des autorités monétaires. L'institution doit pouvoir compter sur des réserves plus importantes pour continuer de croître et demeurer concurrentielle.
Monsieur Desautels insiste pour dire que ce n'est jamais de gaieté de cœur qu'un service est retiré et il cite également des statistiques sur le comportement de plus en plus électronique des consommateurs.
Au final?
L'argumentaire de la rentabilité est à avoir à l'esprit, mais le mouvement l'a tellement à l'esprit qu'il est en train de perdre de vue l'autre volet de sa mission: l'apport social.
L'excédent avant ristourne a grimpé de 17% en 2014 à la Caisse des Monts et Vallées de Bellechasse.
Où est l'urgence? On ne dit pas que les guichets ou comptoirs de services ne seront pas un jour caducs, et leur retrait justifié. Le hic est que ce jour est encore à quelques années d'ici.
Claude Béland est sévère lorsqu'il affirme que Desjardins a perdu son âme. La coopérative ne l'a pas (encore) perdue, mais elle a la chair faible et cède un peu rapidement aux tentations du capital. Vade retro, Satana.
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