Peut-il cette fois réussir son pari?
À long terme, l'on n'est pas tellement convaincu que de grossir en acquérant des réseaux de câble est la meilleure des options. Il risque de venir un jour où la téléphonie sans fil pourrait bien sortir le câble d'affaires, ou à tout le moins, mettre une très forte pression sur ses marges. Les réseaux sans fil pourront en effet attaquer les marchés des réseaux de câble, mais les réseaux de câble ne pourront pas rejoindre d'autres marchés que le leur.
On semble cependant pour l'instant encore à quelques années de là.
Il y a aussi la question du coût d'acquisition des contenus. Le prix des signaux des réseaux de télévision connaissent des hausses importantes, particulièrement côté sport. Il n'apparaît pas néanmoins que ce soit un si grand danger pour Atlantic. Le coût des signaux devrait normalement grimper pour tous et l'on comprend que l'entreprise fait partie de la National Cable Television Cooperative, un organisme sans but lucratif qui négocie pour tous les indépendants. La NCTC permet d'avoir de l'échelle pour obtenir de meilleurs prix par abonnés.
S'il pourrait enfin y avoir quelques pertes attribuables à la force de nouveaux compétiteurs comme Netflix, on ne peut pas dire que l'entreprise ait tellement senti la menace ces trois dernières années alors que les revenus ont connu une croissance annuelle composée de 4,4% et le BAIIA de 9,2%.
Le titre peut-il rebondir?
La retraite de 15% en bourse n'est pas tellement surprenante. L'acquisition ajoute une dette importante et fait grimper le ratio dette/BAIIA à 3,1, ce qui est gérable, mais un peu élevé.
Surtout, elle survient à un multiple de 8,3 fois le BAIIA alors que le titre de Cogeco Câble se négociait à 5,3 fois. À l'évidence, le marché refuse de payer un multiple aussi élevé pour l'actif.
Il reviendra à monsieur Audet de faire la démonstration qu'Atlantic Broadband a bel et bien cette valeur en faisant grimper sa rentabilité dans les prochains mois.
Restons câblés.