Pourquoi? Tout simplement parce que la croissance économique ne fera pas apparaître de nouvelles terres, de nouveaux gisements ou de nouveaux parcs naturels, souligne un analyste du site français Contrepoints.
C'est pourquoi l'Afrique doit développer son industrie manufacturière et le secteur des services pour espérer réussir son décollage économique, disent des économistes.
Tout est possible. L'Europe a aussi réussi son décollage économique à compter du XVIIIe siècle.
Mais sur le continent européen, ce décollage a fait coïncider trois tendances lourdes: une révolution agricole, une explosion démographique (avec des surplus de population qui ont été en bonne partie «exportés» en Amérique du Nord) et une révolution industrielle.
L'Afrique peut révolutionner son agriculture, mais elle ne pourra pas exporter ses surplus démographiques ailleurs dans le monde, au premier chef en Europe. L'époque de la colonisation est révolue.
La clé du succès économique de l'Afrique réside donc dans sa révolution industrielle.
Au plan économique, ce continent a déjà fait des progrès remarquables.
Depuis 15 ans, le PIB de l'Afrique progresse à plus 6% par année en moyenne, soit à peu près deux fois plus vite que celui de l'économie mondiale.
Dans une analyse, la Banque Mondiale souligne que des pays asiatiques ont réussi dans le passé leur décollage économique avec une population très jeune, comme la Corée du Sud. La Chine est aussi un success story.
Si les entreprises étrangères continuent d'investir en Afrique et que le continent mise sur la fabrication locale (et pas seulement sur l'exportation de ses ressources naturelles), l'Afrique a plus de chance de réussir son décollage économique.
Peut-être pourrons-nous un jour acheter des produits de consommation affichant le label Made in Africa.
À vrai dire, nous avons tous intérêt à ce que l'Afrique réussisse son décollage économique et qu'elle suive l'exemple de la Chine, et ce, pour des raisons humanitaires, économiques et politiques.
Car un échec serait une catastrophe pour l'Afrique. Et pour le reste du monde.