BLOGUE. Les baisses de la Bourse américaine le lendemain et le surlendemain des élections présidentielles américaines n’étaient pas tant un désaveu de l’administration de Barack Obama, mais un message de Wall Street aux politiciens de régler au plus vite l’imminent précipice fiscal.
Le S&P 500 américain a perdu 2,4 %, lors de la semaine terminée le 9 novembre, sa pire performance depuis juin. Son gain depuis le début de l’année est de moins de 10 %.
L’impasse sur la façon de diminuer la dette et le déficit américain, sans replonger l’économie en récession, pèse comme une épée de Damoclès sur la prise de décision d’une foule d’entrepreneurs, de grandes entreprises et de consommateurs.
Pourquoi gaspiller du temps quand l’économie américaine prend du mieux ?
Le bond inattendu de 3 % des exportations américaines en septembre augmentera probablement le rythme le l’économie américaine au troisième trimestre de 2 à 2,9 %, prédit UBS, soit la meilleure cadence de la reprise.
Certains commentateurs perçoivent une lueur d’espoir dans les déclarations du président Obama et de son ‪rival, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.
Les élections finies, les républicains ont moins d’intérêt électoral à bloquer les propositions du président Obama. Pendant la campagne, les républicains avaient un intérêt partisan à nourrir l'impasse pour que l’échec rejaillisse sur de président Obama.
En surface, la menace de M. Boehner que des hausses d’impôts pour les plus riches détruirait 700 000 emplois, fait craindre une autre crise sur le plafond de la dette américaine, qui a entraîné la décote de crédit des États-Unis, l’été dernier.
Il croit toutefois possible de réduire le déficit américain sans augmenter les impôts, ni perdre la face.
L’éditorialiste de Bloomberg, Paul Dwyer, croit en effet que les deux partis peuvent très bien s’entendre pour éliminer une foule de déductions d’impôts, dans une réforme du code fiscal, sans hausser les impôts des plus riches.
Un compromis dissiperait l’épais brouillard qui embrouille les perspectives de bien des employeurs américains et paralyse l’embauche et les investissements.