La lente récupération depuis 15 ans témoigne des excès sans égal de l’époque, en terme d’évaluation et de gains. Qui se souvient que le Nasdaq a doublé entre le début de 1999 et mars 2010 et qu’il valait 190 fois les bénéfices à son sommet de 2000?
Le torrent de capitaux qui a accompagné la vague de spéculation a tout de même financé la révolution web qui a mis au monde les survivants d’aujourd’hui, dont Amazon(Nasdaq, AMZN) et eBay(Nasdaq, EBAY).
Aujourd’hui, le Nasdaq se négocie à un multiple de 30 fois les bénéfices, tandis que le Nasdaq 100, soit les 100 plus grosses pointures de l’indice, vaut 66 fois les bénéfices en moyenne.
Outre quelques manchettes financières, le cap des 5048 fait bien peu de fracas cette fois.
À part les profits et les évaluations plus adéquates des composantes actuelles du Nasdaq, cette quasi-indifférence est probablement ce qui distingue le plus le sommet de 2015 de la frénésie de 2000.
Alors qu’on frôlait l’hystérie en mars 2000, aujourd’hui les investisseurs craignent surtout un mouvement de repli, tout en ayant peur de manquer un autre élan haussier, explique Ed Yardeni, économiste et président de Yardeni Research.
Résultat : 45,3% des investisseurs sondés par l’American Association of Individual Investors (AAII) se disent neutres envers la Bourse.
La proportion des investisseurs ambivalents dépasse 45 % depuis trois semaines, une séquence qui n’a pas été vue depuis 1989, indique Bespoke.
Plusieurs observateurs jugent que le scepticisme des investisseurs est un bon gage que l'appréciation de la Bourse se poursuive.