Complaisance ou recul sain ?
Certains observateurs parlent bien sûr de complaisance, mais les pros préfèrent prendre du recul. «La stratégie consiste à ne pas prétendre de connaître l’avenir et de pouvoir en tirer profit. On peut prendre position, mais on peut se tromper», a évoqué Alan Wilde, gestionnaire d’obligations et de devises chez Barings Asset Management, à l’agence Reuters.
Les pros font le calcul que le mur budgétaire et de la dette ne feront pas dérailler l’économie de sa trajectoire pour justifier une nouvelle répartition de leur capital.
Ils restent donc sur leurs positions. Les actions américaines restent pour plusieurs la meilleure classe d’actif à détenir.
En fait, les ramifications d’un défaut historique de la dette sont tellement énormes que tous refusent de croire à un tel scénario.
Le roi de la gestion des obligations Bill Gross a déclaré que «les États-Unis éviteront un défaut catastrophique sur sa dette, même si le Congrès n’arrive pas à s’entendre, parce que le Trésor américain est au cœur du système financier mondial».
Sur la chaîne d’information américaine CNBC, l’ancien grand patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a dit qu’il «serait totalement absurde que le plafond de la dette ne soit pas augmenté parce que, là, c’est la crédibilité de la signature des États-Unis qui est en jeu».
Warren Buffett, l'investisseur légendaire à la tête de Berkshite Hathaway, s'attend aussi à une résolution de l'impasse, mais pas avant que " le Congrès atteigne un point culminant d'idiotie, mais sans le franchir ", a-t-il dit à la chaîne CNBC, jeudi matin.
L’avenir dira si ces investisseurs ont eu raison de rester aussi stoïques, mais on peut au minimum s’attendre d’ici le 17 octobre à plus de volatilité et à un repli supérieur à celui de 2 % qu’a déjà essuyé le S&P 500, depuis le 19 septembre.
À moins bien sûr que démocrates et républicains enterrent rapidement leur hache idéologique.
Les liquidités abondantes : un amortisseur