Les titres des épiciers reprennent un peu du poil de la bête en Bourse, au moment où les risques de guerre commerciale jettent une douche froide sur l’économie mondiale.
Le sous-indice de la consommation de base (XST, 54,94$) s’est ressaisi de 5,6% depuis le 7 juin, car les investisseurs s'y réfugient après avoir préféré le potentiel des industries plus cycliques.
Leur élan reste timide, surtout la veille des résultats annuels du propriétaire des épiceries IGA au Québec, Empire(EMP.A, 25,63$), mais les épiciers pourraient offrir une performance supérieure au marché pendant six à douze mois dépendant de leur valorisation, croit Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.
Celui qui se déplace d’un secteur à l’autre en fonction de la conjoncture, et de leurs mérites comparatifs, recommande donc à nouveau les épiciers.
« Le marché haussier mûrit, le moment est bien choisi pour ajouter une dose de prudence à notre rotation de secteur »
Tout d’abord, l’évaluation de 14,6 fois les bénéfices prévus dans un an des épiciers est attrayante par rapport à celle de 14,8 fois de l’indice S&P/TSX.
Dans le passé, un tel écart s’est avéré un bon point d’entrée dans le secteur de la consommation de base, dit-il.
Les prix des aliments se stabilisent
Le multiple d’évaluation des épiciers n’est pas le seul facteur d’attraction.
La désinflation des aliments en magasin devient moins prononcée tandis que les cours des céréales et du bétail, deux repères pour l'inflation des produits de base, baissent.
Et la perspective de tarifs chinois sur les importations agricoles en provenance des États-Unis devrait prolonger cette tendance, en créant un surplus artificiel.
«La concurrence reste vive, mais les épiciers auront un peu plus de marge de manoeuvre. En somme, leurs marges devraient mieux se comporter qu’on ne l’imagine», fait valoir M. Roberge, graphique à l’appui.
Ces quatre courbes illustrent les quatre facteurs favorables aux épiciers. (Source: Canaccord Genuity)