BLOGUE. Il y a deux mois, alors que j’amorçais mes vacances, les marchés financiers étaient préoccupés par la prochaine décision de la Réserve fédérale concernant sa politique monétaire. De plus, les investisseurs se demandaient si le retrait modeste des principaux indices boursiers étaient le début d’une plus importante correction....
Je reviens de vacances et les investisseurs sont encore obsédés par la Fed et l’éventuel retrait de ses interventions exceptionnelles pour stimuler l’économie et aussi, surprise, par le récent mouvement baissier. Au début de septembre, il est de bon ton de sortir l’épouvantail de la dégringolade boursière.
Plus ça change, plus c’est pareil. Le seul changement notable depuis la St-Jean est la meilleure performance relative du marché canadien.
Par exemple, l’indice S&P/TSX s’est apprécié de 5,4% depuis le 25 juin, tandis que le S&P 500 aux États-Unis a gagné seulement 2,7%. L’indice Nasdaq a bien surpassé l’indice canadien avec un gain de 7,2%, mais il ne faut pas oublier que le Dow Jones a fait pratiquement du surplace avec une hausse de 0,3%.
Et depuis le sommet du début d’août, le S&P/TSX a résisté alors que les indices américains ont perdu 4,5% dans le cas du S&P 500, 5,4% pour le Dow Jones et 2,7% pour l’indice Nasdaq.
Que la bourse canadienne fasse mieux est assez facile à comprendre. Le prix de l’or et les titres aurifères ont fortement rebondi. De plus, l’énervement géopolitique concernant les possibilités d’intervention militaire en Syrie a poussé les prix pétroliers en hausse.
Ce qui est curieux et plus difficile à comprendre, c’est de constater que le dollar canadien n’a pas profité de ce nouvel engouement pour les ressources.
Depuis deux mois, notre devise a perdu 3 sous par rapport au dollar US, à environ 0,95$US. Ce qui signifie en passant que l’acheteur international qui a converti des dollars américains pour acheter l’indice S&P/TSX a eu un rendement de seulement 2,1% depuis deux mois. Autrement dit, pour l’investisseur non canadien, la surperformance canadienne n’existe pas.
Je mentionne cela parce que le contexte devrait être favorable à l’appréciation de notre devise. Outre l’or et le pétrole qui vont mieux, bien des investisseurs favorisent les secteurs cycliques. Et il n’y a pas si longtemps, c’était un prétexte pour acheter des dollars canadiens. Plus maintenant.
Avec le ralentissement économique en Chine, le Canada est sur le banc des punitions. Ce qui est de mauvais augure pour notre devise.
Bernard Mooney