Blogue. C’est aujourd’hui que Vincent Lacroix bénéficie de sa libération conditionnelle. Et j’en profite pour revenir sur la proposition de lancer une nouvelle assurance-placement pour protéger les investisseurs contre les fraudes.
Cette idée, publiée la semaine dernière dans le contexte de l’entente hors cour menant au recouvrement de la presque totalité des pertes subies à la suite de la fraude de Vincent Lacroix, a été accueillie dans l’enthousiasme généralisé.
Et c’est typiquement québécois. Dès qu’il s’agit de protéger quelqu’un, quelque chose, tout le monde est d’accord. Comment peut-on être contre la vertu?
On s’arrête rarement aux conséquences à long terme et encore moins aux conséquences secondaires, soit les conséquences des conséquences.
Vous ne trouvez pas par exemple que les épargnants sont assez déresponsabilisés comme ça sans ajouter une autre étage de protection, un autre vernis pour les séparer encore davantage de la réalité?
Quand aura-t-on le courage de dire la vérité froidement aux épargnants : si vous ne faites pas vos devoirs, vous risquez de perdre votre argent? A-t-on besoin d’une autre assurance pour ça?
Si vous me dites que bien des gens ne peuvent se protéger contre les requins de la finance et les fraudeurs, je vous répondrai par une autre question encore plus fondamentale : à quoi sert l’Autorité des marchés financiers (AMF)?
La vérité c’est que lancer cette idée d’assurance, c’est admettre l’inutilité de l’AMF. Dans ce cas, qu’on ait le courage de fermer l’AMF et là, l’idée d’une assurance-placement sera sensée.
Sinon, oubliez ça : on n’a pas besoin d’une nouvelle assurance déboursée par ces caves d’épargnants qui s’occupent de leurs affaires.
Bernard Mooney