Blogue. Léo-Paul Lauzon, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), vient de rendre publique une étude sur le REER et le CELI. Selon les résultats de cette étude, ces deux régimes profitent largement aux mieux nantis. Hum, comme je suis surpris !
Toutefois, loin d’être banal, le point de vue de M. Lauzon est critique, encore plus étant donné que nous sommes en pleine campagne électorale (le timing de la diffusion des résultats n’est certes pas fortuit).
D’abord, examinons l’idée fondamentale. Demandez-vous par exemple qui a le moyen, dans notre société, de contribuer au REER et d’épargner son 5 000$ par année pour mettre dans son CELI. Est-ce la personne qui gagne 22 000$ ou celle qui en gagne 100 000$ ? C’est une telle évidence qu’on peut se demander pourquoi en faire un sujet d’étude.
À moins qu’on est fait une étude dans le but de noircir encore plus le concept de «riche» dans notre société. C’est devenu automatique, ou presque : être riche dans notre monde est une déficience, une maladie sociale honteuse. De plus, pour bien des gens, être riche signifie être peu intègre, être profiteur, exploiter les pauvres et les démunis, avoir des passe-droits, etc. etc.
Vous n’avez qu’à voir comment les médias, les films et les séries télévisées décrivent les gens d’affaires et les riches pour constater l’image que ces derniers ont dans notre société. Et des intellectuels comme M. Lauzon se font un plaisir, pour ne pas dire une carrière, de noircir toujours davantage cette image et cette réputation.
La réalité est évidemment loin, très loin de cette fiction. La très grande majorité des gens riches le sont devenus en travaillant fort pendant de nombreuses années, en sacrifiant leurs loisirs, en prenant des risques, en s’informant et en poursuivant continuellement leur éducation, en lançant des entreprises, en vendant des produits et des services utiles et en demande achetés librement par les gens et en épargnant une grande partie de leurs revenus au lieu de les dépenser stupidement.
En général, la personne riche dans notre monde l’est devenue à force de travail, d’imagination et d’honnêteté. Et, surprise, ces personnes plus fortunées paient la plus grande partie des impôts et taxes dans notre société. Ce sont elles qui financent ainsi TOUS nos généreux programmes sociaux, programmes qui, évidemment, ne sont jamais assez généreux au goût de bien des penseurs.
Et je vous dirais que si vous voulez d’une société québécoise plus forte, plus prospère, moins pauvre, avec moins de trous dans ses infrastructures et plus de services de qualité pour la population, vous avez besoin de plus de ces gens riches, pas moins.
Alors, si c’était possible, lundi prochain aux élections fédérales, on devrait donner notre appui aux riches car il est là notre espoir de sortir du trou.
Bernard Mooney
