Plusieurs investisseurs hésitent encore à faire confiance aux marchés émergents. Selon M. Morton, gestionnaire chez Mackenzie, cette réticence ne se justifie guère, le gestionnaire juge même qu’il est injuste de parler d’économies émergentes. D’après lui, on devrait parler d’économies en bonne partie « émergées », dont la croissance sera stimulée par une poussée démographique fulgurante et l’urbanisation qu’elle provoquera. Tous ces facteurs se conjugueraient pour créer une demande extraordinairement élevée pour les biens de consommation, notamment en Inde et en Chine. Pensons seulement au potentiel de l’industrie automobile chinoise.
La gouvernance
Quant aux lacunes éventuelles sur le plan de la gouvernance, M. Morton note que les risques sont présents partout. Dans une publication de Mackenzie, il s’explique ainsi : « Nous cherchons des actions qui se négocient à des cours intégrant le risque, ce qui me ramène aux principes de la marge de sécurité. La gouvernance peut, certes, parfois laisser à désirer, mais n’est-ce pas le cas partout? […] Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les entorses à la gouvernance d’entreprise ne sont pas tellement plus fréquentes dans les marchés émergents. Où se sont produits les grands scandales comptables de la dernière décennie ? Aux États-Unis. »
De l’avis du gestionnaire, le plus grand risque qui pèse sur les marchés émergents est plutôt lié à l’environnement. « L’environnement est un gros problème, quand on sait qu’environ la moitié de la population chinoise habite dans les villes et y respire un air irrespirable selon les normes canadiennes… Mais les pouvoirs publics sont conscients de ce problème, qui ne passe pas évidemment inaperçu.