Un filet sous l’immobilier
BLOGUE- Il y a quelques semaines, j’ai reçu en cadeau le dernier livre de Jean-François Lisée « Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments ». Évidemment, connaissant mon penchant prononcé pour la libre régulation des lois du marché et la plus faible implication gouvernementale possible, bien entendu en dehors de ses champs de compétences reconnues, mon donateur prenait son pied en me regardant lire l’endos de ce léger bouquin.
Tout de même, connaissant les impacts directs qu’a l’économie sur le secteur immobilier de même que les influences qui découlent des changements socio-démographiques sur ce domaine d’activités et d’investissements, j’étais curieux de prendre connaissance de ces fameux 15 arguments.
Je dois dire, qu’à la lecture de ce livre, j’ai été plus d’une fois surpris, agréablement étonné, par certaines données que l’on peut y retrouver. Et d’ailleurs, que l’on soit de gauche ou de droite, lorsque le Québec marque un point, on devrait tous applaudir. Soit dit en passant et contrairement à René Vézina qui avait effleuré le sujet dans sa chronique du 11 février 2012 « Le Québec demeure fragile, quoi qu’en dise Jean-François Lisée », que l’auteur soit fédéraliste, souverainiste ou anciennement autonomiste et maintenant caquiste, ça n’a aucune importance, seuls les chiffres, les données, l’analyse et l’éclairage apporté comptent.
Donc, selon un graphique (p.24) tiré de données provenant du Fonds monétaire international et de Statistique Canada, on constate qu’au niveau de la croissance du PIB par habitant, le Québec arrive bon deuxième juste après l’Allemagne! Avec ce constat en tête, le lecteur est moins surpris, quelques pages plus loin (p.36), de constater que le taux d’activité au Québec, pour les personnes âgées de 15 à 64 ans, est tout de même de 77% (78,1% au Canada pour une moyenne de 70,7% pour les pays de l’OCDE). Lorsqu’il est question de la dette, l’auteur travaille plus fort pour faire passer la pilule car même si on coupe les cheveux en 6 en parlant de dette nette et de dette brute, une dette reste une dette et la façon de rembourser ce monstre ne semble pas pouvoir réalistement être mise en place prochainement… Se comparer à pire ne règle pas le problème!
J’aurais pu également vous parler du fait que le Québec est une société pacifique (plus faible taux de crime haineux ou avec violence) mais cela n’est pas une surprise et tant mieux. En ce sens, ce dernier aspect est également très important pour le maintien des valeurs des biens immobiliers. Sans nier ou minimiser les défis qui se posent à nous, il est parfois bon de constater que nous avons souvent, en tant que Québécois, la gâchette facile… pour nous descendre nous-mêmes.
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier
