Des entreprises et certains élus municipaux, pressés par l'explosion du nombre de travailleurs et de la population, s'impatientent devant le retard des parlementaires québécois à adopter la loi qui doit créer la Société du Plan Nord.
Cette société d'État coordonnera des investissements privés et publics prévus de près de 82 milliards de dollars, répartis sur 25 ans dans le territoire couvert par le Plan Nord. La présentation d'amendements par le Parti québécois a allongé les débats et a empêché l'adoption du projet de loi.
Au cours de la Conférence Plan Nord organisée par les Grandes Conférences Les Affaires la semaine dernière au Château Frontenac à Québec, plusieurs conférenciers ont fait état des besoins urgents en infrastructures civiles et en services sociaux pour répondre à la forte croissance du secteur minier.
C'est le cas d'ArcelorMittal Mines Canada qui exploite une mine et un concentrateur à Fermont, et une usine de bouletage à Port-Cartier. Son projet d'expansion en cours, de 2,1 G$, a amené 400 personnes de plus à Fermont, créant des besoins additionnels en services de santé et en éducation.
«C'est urgent de créer la Société du Plan Nord pour connaître les détails de l'intervention gouvernementale, notamment dans les services à la communauté», a soutenu Éric Tétrault, directeur des affaires publiques d'ArcelorMittal, qui reconnaît que le gouvernement a déjà affiché ses couleurs du côté de la formation de main-d'oeuvre et des routes d'accès. Selon lui, les efforts doivent porter maintenant sur les services à la communauté.
Le directeur ajoute qu'il y a une fenêtre «de deux ou trois ans» pour profiter du marché du fer et de la demande chinoise. Dans quatre ans, il sera peut-être trop tard pour réaliser des investissements.
Même son de cloche de Manon Cyr, mairesse de Chibougamau. La ville, qui comptait 12 000 habitants il y a 30 ans, en compte actuellement 7 500. Le boom minier et la mise en oeuvre du Plan Nord ont arrêté le déclin et remis la ville sur le chemin de la croissance. «Il faut que l'adoption de la loi se fasse rapidement», a dit Mme Cyr.
Passer à l'action
Par ailleurs, «on sent dans certains milieux une certaine lassitude vis-à-vis des consultations, particulièrement chez les Cris, parce qu'il y a tellement de projets en même temps», a indiqué Antoine Moreau, chargé de projets en environnement chez Genivar, lors de la conférence.
