Une formule pour devenir riche

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Une formule pour devenir riche

Publié le 02/05/2009 à 00:00

J'ai un excellent livre à vous recommander. Et je pèse mes mots, car cela fait des années qu'un ouvrage sur la finance ne m'a autant fasciné : je l'ai dévoré.

Fortune's Formula, de William Poundstone, est vraiment différent des ouvrages habituels sur l'art d'investir. C'est un livre sur le placement et les mathématiques financières, mais c'est surtout un récit et, à bien des égards, un roman. C'est l'histoire de trois personnalités que trop peu d'investisseurs connaissent : Claude Shannon, John Kelly et Ed Thorp.

M. Shannon, qui fut professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), était ingénieur et mathématicien. Il a aussi été chercheur chez Bell Labs. Il est considéré comme le père de la théorie de l'information.

M. Shannon a établi un modèle mathématique permettant d'évaluer la probabilité qu'un message soit compris par le récepteur, en fonction des "parasites" qui nuisent à la qualité de transmission du message.

Une formule pour maximiser son rendement

Par la suite, dans les années 1950, John Kelly, physicien chez Bell Labs, a montré comment une personne pouvait utiliser les équations de Claude Shannon pour maximiser ses gains.

Selon M. Kelly, tout repose sur les informations privilégiées dont dispose un investisseur, et qui lui procurent un avantage. M. Kelly a établi une formule pour déterminer quelle part de son capital un épargnant devrait investir pour maximiser son rendement : K = edge/odds (critère de Kelly = avantage/chances de gagner).

L'avantage est le montant que vous prévoyez gagner, en moyenne, en faisant l'hypothèse que vous pourriez refaire le même pari indéfiniment.

Par exemple, lors d'une course de chevaux, le cheval Mortimer est coté à cinq contre un au tableau, ce qui veut dire que vous gagnerez cinq fois votre mise. Mais grâce aux informations privilégiées que vous détenez, vous déterminez que Mortimer a plutôt une chance sur trois de gagner.

Ce qui veut dire que si vous misez 100 $ sur ce cheval, vous avez une chance sur trois de gagner 600 $ (soit cinq fois la mise plus la mise). Un tel pari vaut 200 $ en moyenne (600 $ divisé par trois), vous procurant un gain net de 100 $ (votre gain moins votre mise). L'avantage dans ce cas est de 1 (100/100).

La formule (le K) donne la part de votre capital que vous devez miser pour maximiser votre rendement tout en évitant la banqueroute. Dans l'exemple de Mortimer, le résultat de la formule est 1/5, ce qui veut dire que vous devriez miser 20 % de votre capital sur ce cheval.

Il est crucial d'observer que, dans le cas où vous n'avez pas d'avantage, le numérateur égale 0, ce qui signifie que K aussi égale 0. Vous ne devriez pas miser un sou. À l'opposé, plus vous avez un avantage dans un titre en particulier à la Bourse, plus vous devriez y investir d'argent. Ce qui revient à l'idée que, pour avoir un meilleur rendement que le marché, vous devez avoir un avantage concurrentiel.

L'application mathématique de la formule de Kelly à la Bourse est difficile, car on ne peut quantifier cet avantage.

Fortune's Formula est l'histoire fascinante de cette formule, de ses opposants et de ses adeptes. C'est une histoire où on retrouve des membres du crime organisé (comme Bugsy Siegel), des financiers (comme Ivan Boesky et Michael Milken), des professeurs (comme Paul Samuelson et Harry Markowitz) ainsi que des politiciens (comme Rudolph Giuliani et Edgar Hoover).

Ed Thorp, l'homme qui a battu le marché

Le troisième personnage décrit par Fortune's Formula est Ed Thorp, un brillant mathématicien qui a lui aussi travaillé au MIT.

M. Thorp a, en quelque sorte, mis en application la formule de Kelly, d'abord dans des situations de casino comme le black jack, et ensuite à la Bourse. Il a écrit le classique Beat the Dealer sur le black jack.

M. Thorp a ensuite fait carrière comme gestionnaire de fonds de couverture (hedge fund), où son rendement a été éblouissant.

Claude Shannon a fait fortune en investissant dans trois sociétés (dont Hewlett-Packard) et en conservant leurs titres pendant 30 ans.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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