Voilà sept ans que le marché de la copropriété dans le secteur de Mont-Tremblant est malmené. Une situation qui a pourtant fait des heureux.
Après avoir atteint 307 739 $ en 2005, le prix de vente moyen des unités a vertigineusement glissé de 20 %, voire de 40 % pour certains produits.
Une chute brutale à laquelle s'ajoutent de faibles revenus de location. «Plusieurs investisseurs ont eu la surprise de constater que les revenus de location promis couvraient à peine leurs frais de condo», rapporte Konrad Kubiak, propriétaire-courtier du bureau REMAX de Mont-Tremblant.
De l'avis du courtier, il n'y a pas que la vigueur du dollar canadien et les troubles économiques qui ont refroidi les Américains. Konrad Kubiak est convaincu que la piètre qualité du produit des unités de copropriété de la station Mont-Tremblant a fini par faire fuir les investisseurs. «Intrawest a fait un travail marketing spectaculaire pour mettre la destination Tremblant en avant. Malheureusement, le produit livré n'a pas été à la hauteur des attentes. Foyers défectueux, isolation déficiente... On en paie le prix aujourd'hui», constate Konrad Kubiak, qui déplore le départ des investisseurs étrangers.
Actuellement, les statistiques résidentielles MLS indiquent que le marché de Mont-Tremblant compte plus de 600 condos à vendre. Le délai de vente des unités s'en trouve augmenté. En fait, il atteint en moyenne 290 jours, ce qui est le délai le plus long de la province. La moyenne québécoise pour la revente de copropriétés est de moins de 100 jours.
Tremblant se québécise
Ce déclin immobilier a tout de même une contrepartie intéressante pour les Québécois. «Cette baisse de prix des condos a pour conséquence d'attirer des gens d'ici. Ce sont davantage des Montréalais, des Lavallois, des Gatinois qui achètent désormais les copropriétés pour en faire leur chalet du week-end», observe Paul Dalbec, propriétaire-courtier de Royal LePage Mont-Tremblant depuis plus de 25 ans.
Cette affluence québécoise influe sur l'activité de la région. «Les commerces, les restaurants, les épiceries vont bien. Les gens ne font pas que passer. Ils vivent désormais dans le lieu. Même le club de ski n'a jamais compté autant de membres, avec plus de 180 skieurs», fait valoir M. Dalbec.
Créer un marché estival
Les épreuves Ironman et demi-Ironman présentées pour la première fois cet été dans la région contribuent, elles aussi, à générer une nouvelle clientèle «utilisatrice». En guise de préparation au jour J, les gens viennent s'entraîner du mois de mai jusqu'au mois d'octobre. Paul Dalbec rapporte que les deux compétitions se sont déjà traduites par près d'une dizaine de ventes immobilières.
Et ça va se poursuivre, dit-il. Mont-Tremblant est devenue la destination du Championnat nord-américain Ironman pour 2013 et 2014.
Enfin, d'autres données positives redonnent espoir au marché. Le marché immobilier semble rebondir après avoir atteint son creux. De janvier à novembre 2012, les ventes de copropriétés dans la région de Mont-Tremblant ont augmenté de 9 %. «Le prix moyen du condo a même fait un bond de 5 %, allant de 235 800 à 246 700 $», fait remarquer Daniel Vandal, directeur général de la Chambre immobilière des Laurentides. Au total, les ventes immobilières, y compris les unifamiliales et les plex, ont grimpé de 14 %, ajoute M. Vandal.
L'immobilier dans le secteur de Mont-Tremblant, et de ses environs, est encore un marché d'acheteurs. «En 2012, le prix moyen des unifamiliales a essuyé une importante perte de plus de 20 %, passant de 376 000 à 296 200 $. «Mais attention, avertit Daniel Vandal, oubliez les deals pour les résidences près des lacs et des rivières. Ce sont des valeurs sûres, et leurs prix tiennent le coup.»
