Jamais je n'aurais imaginé un jour demander qu'on ranime le régime d'épargne-actions du Québec (REA). Ce serait selon moi un outil efficace pour fouetter la culture entrepreneuriale québécoise, qui en a bien besoin.
Le REA a été très souvent critiqué. Moi le premier, je ne me suis pas gêné pour dénoncer les abus d'un grand nombre d'intervenants, en commençant par les dirigeants d'entreprises, sans oublier les firmes de courtage.
Reste que si on fait la somme des avantages et des désavantages, le REA a été un bon régime. Il a permis à de nombreux Québécois de s'initier à la Bourse. J'ose croire que depuis, et après l'explosion de la bulle techno et la crise financière de 2008-09, les épargnants ont gagné en maturité.
Par-dessus tout, ce régime a permis l'émergence de nombreuses sociétés dirigées par des entrepreneurs de classe mondiale.
Les Jean Coutu, Alain Bouchard, Rémi Marcoux, les frères Lemaire, et j'en passe tellement il y en a eu, ont bâti des empires grâce en partie au REA. Et qui dit empire, dit société en croissance, qui s'impose à l'étranger et qui crée des milliers d'emplois.
Le Québec en aurait bien besoin. Aujourd'hui, lorsque je tente de trouver de nouveaux dirigeants qui pourraient chausser les souliers des entrepreneurs des années 1980, je cherche en vain. Voilà un problème inquiétant.
Relançons donc le REA, en offrant aux épargnants, lorsqu'ils achètent des actions d'entreprises réalisant un premier appel public à l'épargne, des déductions allant jusqu'à 200 %. Éliminons du coup le régime Accro qui n'intéresse personne.
C'est un moyen peu coûteux de déclencher une révolution entrepreneuriale québécoise.
Bernard.Mooney@transcontinental.ca
