Les zones d'ombre d'un promoteur discret

Publié le 16/02/2013 à 00:00

Les zones d'ombre d'un promoteur discret

Publié le 16/02/2013 à 00:00

Par H.J.

Réfugié issu du Cambodge des Khmers rouges, Kheng Ly est un homme d'affaires prospère au parcours trouble. Le promoteur du projet de copropriétés YUL a été accusé de blanchiment d'argent il y a neuf ans. La Couronne a abandonné les charges contre lui, mais son associé a purgé 16 mois de prison.

«Je suis arrivé ici en 1989, d'un camp de réfugiés au Vietnam, dit le Sino-Cambodgien d'origine. J'ai travaillé fort dans le textile. Puis, il y a dix ans, j'ai commencé dans l'immobilier.» Durant cette période, il a financé plusieurs projets avec les constructeurs Jack Arduini et Elias Khoury, ainsi que le promoteur Sicam de Michael Bertone.

L'homme d'affaires de 41 ans a aussi exploité un centre d'encaissement de chèques, Services financiers Everest. Cette activité lui a valu quelques problèmes. En 2004, il a été arrêté et accusé d'avoir émis des chèques pour liquider d'importantes sommes provenant d'un réseau de trafic de marijuana et d'ecstasy établi à Ottawa.

La juge a laissé tomber les charges «à la demande de la Couronne», mentionnent les documents judiciaires. Mais l'ancien partenaire de Kheng Ly chez Everest, Kien Huy «Harry» Phung, un autre réfugié cambodgien, a plaidé coupable à des accusations d'avoir blanchi l'équivalent de 560 267 $ en monnaies canadienne, américaine et européenne, saisis notamment chez Everest.

À l'époque, Kien Huy Phung dirigeait la compagnie. Mais huit mois avant le début de l'enquête, Kheng Ly était l'unique actionnaire et dirigeant d'Everest, révèlent les archives du Registre des entreprises.

Selon le compte rendu de l'écoute téléphonique déposé dans une «déclaration commune des faits», Kheng Ly et la chef du réseau ont discuté de l'opération à plusieurs reprises. Dans d'autres conversations, Kien Huy Phung assure que c'est Kheng Ly qui «contrôle l'encaissement des chèques, pas lui».

Interrogé sur cette affaire, le promoteur souligne que «les charges ont été retirées». «Je veux seulement tourner la page et réaliser le projet YUL afin d'avoir un impact positif sur l'économie de Montréal.»

Une amie reprend Everest

Depuis, Everest a fait faillite. Une autre entreprise, Services financiers KL, a racheté ses équipements et emménagé dans les mêmes bureaux. La compagnie a ensuite liquidé 686 050 dollars américains en chèques des victimes d'une fraude de télémarketing, selon des documents policiers déposés en cour en 2009.

Services financiers KL est dirigée par une proche de Kheng Ly, The Hong Huynh, qui a cosigné deux hypothèques avec lui et sa conjointe. Totalisant 3 M$, elles portaient sur leurs deux résidences respectives dans l'arrondissement Saint-Laurent, selon les registres immobiliers. Kheng Ly explique que les membres de la communauté chinoise «s'entraident», notamment en prenant des hypothèques pour des prêts que des connaissances contractent.

L'homme d'affaires assure cependant qu'il n'a rien à voir avec Services financiers KL, dont l'adresse officielle est la même que son Groupe Brivia, promoteur du YUL : le bureau de l'avocat Anthony Giammaria.

Kheng Ly dit avoir présenté «plusieurs amis de la communauté d'affaires chinoise» à cet avocat, dont Services financiers KL.

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