Les meilleures façons de perdre de l'argent en 2009

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Les meilleures façons de perdre de l'argent en 2009

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Le moins qu'on puisse, c'est que 2008 aura été une année intéressante.

En fait, l'année a été exceptionnelle à bien des égards : par sa volatilité, par l'amplitude des baisses boursières et par l'étendue des dégâts.

Le mot exceptionnel signifie que c'est une exception. Or, si je demandais à plusieurs investisseurs-épargnants ce qu'ils craignent en 2009, je suis convaincu que plusieurs me répondraient : un krach ou un autre effondrement des cours. On me parlerait aussi de dépression. La réalité est qu'il est trop tard pour craindre un krach : la Bourse a déjà perdu plus de 50 % de sa valeur !

La nature humaine veut qu'on extrapole du passé récent à l'avenir. Lorsque le prix du pétrole et des ressources explosait en 2007, vous m'auriez dit que les prix continueraient de grimper. N'étions-nous pas dans une nouvelle ère ? (Je ris tellement que j'en ai des crampes au ventre !)

Méfiez-vous de ce qui est populaire

C'est autant une erreur de vous laisser guider par la peur pour tenter de déterminer où vous pourriez perdre de l'argent que de laisser votre enthousiasme dicter vos placements.

Il est assez simple de cibler les placements dangereux : il s'agit de regarder ce qui est le plus populaire. " Avec la débâcle de l'an dernier, il n'y a absolument rien de populaire ", me rétorquerez-vous. Mais vous auriez tort.

Le mardi 9 décembre, les investisseurs ont acheté pour 32 milliards de dollars américains (G$ US) de bons du Trésor américains venant à échéance quatre semaines plus tard. Le rendement promis : zéro ! En fait, il est inférieur à cela. Ils ont payé 100 $ US et le gouvernement leur rendra 99,99 $ US à l'échéance ! Pire, la demande pour ces bons est quatre fois supérieure à l'offre... Les investisseurs craignent tellement de perdre du capital qu'ils sont prêts à renoncer à tout rendement.

Par ailleurs, il y a eu une ruée de capitaux vers les titres obligataires les plus sûrs, les obligations à long terme du gouvernement américain.

Ainsi, au moment d'écrire ces lignes, les obligations de 30 ans offraient un rendement à l'échéance de 2,53 %, et celles de 10 ans, de 2,06 %. Les rendements de ces titres ont presque fondu de 50 % en un an.

Si vous regardez un graphique des rendements des obligations à échéance de 30 ans, celles-ci ont touché un sommet, à plus de 15 %, en septembre 1981. Il surpassait celui de 12,50 %, atteint en 1980. Depuis ce temps, les rendements obligataires ne font que baisser.

Le plus risqué en 27 ans

Aujourd'hui, nous nous trouvons dans la situation inverse de celle du début des années 1980, période inflationniste par excellence. Cela signifie que l'acheteur d'obligations, probablement sans le savoir, s'expose au risque le plus important en 27 ans.

Évidemment, à court terme, les obligations de grande qualité pourraient continuer d'attirer du capital, il est possible que les rendements continuent de reculer (lorsque le rendement d'une obligation baisse, son prix monte). Mais à un certain moment, la tendance s'inversera. Et, là encore, beaucoup d'argent se perdra.

Je vous recommande donc de faire très attention à ces titres obligataires qui semblent si sûrs et même très payants depuis quatre mois. Ils constituent un dangereux piège.

L'autre façon de perdre de l'argent est moins évidente : conserver des liquidités. De nombreux investisseurs ont vendu des actions pour se constituer des réserves. Garder de l'encaisse pour quelques semaines (outre sa réserve d'urgence) ou quelques mois n'a rien de mauvais.

Par contre, en conserver beaucoup pendant des années de peur de perdre du capital est une grave erreur. Et je ne parle même pas ici des très faibles rendements offerts par les produits d'épargne.

Détenir beaucoup de liquidités, c'est se condamner à perdre à coup sûr devant les deux grands ennemis de l'investisseur : l'inflation et les impôts.

S'appauvrir année après année

Alors, la première chose à faire est au moins de profiter du compte d'épargne libre d'impôt (CELI) pour mettre à l'abri du fisc jusqu'à 5 000 $ de votre encaisse.

Par contre, on ne peut la protéger de l'inflation.

Il est vrai qu'actuellement, le taux d'inflation est déprimé.

À court terme, cela pourrait continuer. À plus long terme, cependant, je peux vous assurer que l'inflation redeviendra un ennemi important. Il faut s'y préparer tout de suite. Sinon, votre pouvoir d'achat diminuera d'année en année. Vous ne le sentirez pas, mais vous vous appauvrirez. Inévitablement.

DE MON BLOGUE

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Ce que 2009 nous réserve

La semaine dernière, j'ai décrit les perspectives boursières comme je les perçois. Ce sont mes " prévisions annuelles ". Aussi, j'invitais les lecteurs à exprimer ce qu'ils pensaient des perspectives des marchés l'an prochain et même en 2010. Comment évoluera la Bourse ? Quel sera le meilleur marché ? le pire ? les meilleurs secteurs et ceux à éviter ? Que fera le dollar canadien par rapport à la devise américaine et à l'euro ? L'or, le pétrole ?

Voici des extraits de commentaires de lecteurs (n'oubliez pas de faire part vous aussi de vos commentaires).

Vos réactions

" J'ai à peu près 40 % d'encaisse, mais j'avoue que c'est très difficile de résister aux super aubaines que le marché nous offre. Difficile de dire quand le creux va être atteint, mais, d'après moi, nous sommes très proches. "

- L. Boivin

" À la fin de 2009, lorsque nous regarderons 2008, nombreux seront les investisseurs qui regretteront d'être sortis au pire de la crise ou de ne pas avoir utilisé leurs liquidités pour investir à long terme, afin de tirer avantage de la situation présente. "

- René H. Laflamme

bernard.mooney@transcontinental.ca

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