Les jeunes gens d'affaires pensent autrement

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Les jeunes gens d'affaires pensent autrement

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Le directeur d'une banque alimentaire. Le fondateur d'un organisme de récupération. Le président d'un regroupement de jeunes Haïtiens. Ce sont quelques-uns des entrepreneurs de la nouvelle génération qui ont été couronnés lors du récent Gala Arista de la Jeune Chambre de commerce de Montréal.

Qu'on ait ainsi reconnu le mérite d'autant de gens d'affaires socialement engagés n'est pas le fruit du hasard. Il y a affaires et affaires. La soirée était d'ailleurs placée sous le thème «Pensez autrement».

Ce n'est pas que la Jeune Chambre ait décidé de changer de vocation et de faire, désormais, dans le missionnariat laïc. Il est clair que, dans la hiérarchie des valeurs qu'elle promeut, les actions socialement responsables et la conscience environnementale se trouvent en bonne position.

On pouvait d'ailleurs lire «L'éco-responsabilité nous tient à coeur» en préface du programme, dans lequel l'éthique, la transparence et le développement durable étaient des thèmes récurrents. Ce genre de soucis donne une impression rafraîchissante dans cette période où les entrepreneurs, en règle générale, ont déjà eu meilleure réputation.

Certains vont hausser les épaules, par cynisme ou incrédulité. Comment le milieu des affaires peut-il sincèrement revendiquer un sens moral, alors que certains de ses représentants admettent piteusement leurs errances, par exemple devant les caméras de télévision qui captent la commission Charbonneau ? C'est ici qu'il faut établir une différence entre les personnes d'abord, et entre les générations ensuite.

Pas besoin de revenir sur le fait que les gens heureux n'ont pas d'histoire et qu'on fera rarement les manchettes en soulignant le travail d'entrepreneurs exemplaires. Ils sont pourtant nombreux. De là l'intérêt des concours Arista de ce monde.

Il convient aussi de noter l'évolution réelle des préoccupations sociales d'une génération à l'autre. On parlait peu, ou pas du tout, de conciliation travail-famille il y a 25 ans. Idem pour le bilan social, l'empreinte carbone ou l'écoresponsabilité. Or, ces termes font maintenant partie du langage courant, ou presque, d'autant qu'ils ont circulé dans les milieux de l'éducation qui ont formé ces nouveaux gestionnaires et entrepreneurs. Ils en ont été imprégnés, et il est tout à fait normal qu'ils continuent d'y souscrire.

Parmi les lauréats, on peut donc citer Dany Michaud, directeur exécutif de Moisson Montréal, comme Jeune cadre de l'année ; Éric Castro, président-fondateur de Recyc-Matelas, choisi dans la catégorie Jeune leader socialement responsable, et Frédéric Gilbert, le Jeune professionnel de l'année, qui trouve le temps de présider la Jeune Chambre de commerce haïtienne en plus d'assumer ses fonctions d'avocat chez Fasken Martineau.

Le Gala Arista (excellence, en grec), en était à sa 36e édition, et les 21 finalistes provenaient d'un peu partout au Québec, même si la majorité était issue de la région de Montréal.

On trouve la liste complète des gagnants sur lesaffaires.com (bit.ly/1b1dJJz).

DES TRAVAILLEURS ÉCARTELÉS

Vous vous sentez débordés par l'amoncellement de responsabilités, tant au travail que dans votre famille ? La consolation est faible, mais vous n'êtes pas seul.

Une étude effectuée auprès de 25 000 travailleurs canadiens et commanditée notamment par Desjardins Assurances montre que le sentiment d'être pris en sandwich entre ses enfants et ses parents pour ce qui est des soins à prodiguer ne cesse de se répandre.

Selon l'étude effectuée par des chercheurs des universités Carleton et Western Ontario, jusqu'à 35 % des personnes interrogées devaient assumer le rôle d'aidant naturel, bien souvent auprès de jeunes et d'aînés.

D'autres constatations ? La génération X fait maintenant face à ce phénomène qui touchait surtout les baby-boomers auparavant. Les hommes sont de plus en plus appelés à devenir eux aussi des aidants naturels. Il y a moins d'enfants par famille, donc pas grand monde pour prendre la relève une fois la progéniture rendue à l'âge adulte.

En résulte toute une série de conséquences pour les entreprises et les organisations : les employés en question vont être sujets au stress, à l'absentéisme, ils vont refuser des promotions pour se garder du temps libre... et ils se sentiront parfois désemparés. Il faut reconnaître, disent les auteurs, que la conciliation travail-famille est maintenant un défi pour tous.

DE MON BLOGUE

Industrie du spectacle

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Si la nouvelle est fondée, le monde du showbiz québécois vient à la fois d'exploser et de rapetisser. Samedi dernier, La Presse publiait un bon scoop : le promoteur de spectacles evenko, propriété de la famille Molson et de Bell, serait en train de ficeler l'acquisition de Spectra.

Vos réactions

«Vous dites que le CRTC ne se penchera pas sur la question, mais le Bureau de la concurrence pourrait, et devrait le faire, selon moi. Juste pour garantir qu'il n'y aurait pas d'impacts nuisibles, si jamais ça passe.»

- octave123

«C'est vrai que les voies du CRTC sont souvent ténébreuses [...] Mais pour des questions comme la concentration, et les contenus, pourquoi avoir un tel niveau de juridiction qui concerne la télé et la radio, mais pas, par exemple, les journaux ? Ou encore, dans ce cas-ci, le domaine du spectacle ?»

- Avenir

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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