Les événements de l'automne qui influenceront la Bourse

Publié le 01/09/2012 à 00:00, mis à jour le 30/08/2012 à 10:34

Les événements de l'automne qui influenceront la Bourse

Publié le 01/09/2012 à 00:00, mis à jour le 30/08/2012 à 10:34

La saison estivale a été chaude, autant au propre qu'au figuré. La température s'annonce tout aussi élévée cet automne sur les marchés financiers. Survol des événements qui feront bouger les cours boursiers.

BOMBARDIER : VERS LE PREMIER ESSAI

Les bénéfices ne sont pas mauvais, mais le titre est sous pression et vivote sous les 4 $ (3,52 $), à un quasi-creux de l'année. Le marché retient son souffle dans l'attente de preuves concluantes sur le potentiel des avions de la CSeries.

Le premier vol d'un prototype est toujours prévu pour le début de 2013. Si le vol inaugural est un succès, le titre pourrait se redresser significativement (la cible moyenne des analystes est à 5,50 $). Un avion qui vole est toujours plus facile à vendre qu'un avion sur plan.

Les multiples accordés par les investisseurs au titre devraient normalement grimper. S'il y a des pépins, c'est autre chose. Il faudra voir leur nature et leur importance. Un retard de quelques mois ne serait pas dévastateur, mais un ajournement plus long pèserait sur le titre et entraînerait des radiations que personne n'a encore vraiment quantifiées.

Notre impression : le projet va fonctionner.

4 SEPTEMBRE : LE PLAN NORD ET L'ÉLECTION PROVINCIALE

L'élection risque d'avoir certaines conséquences pour les sociétés minières qui ont des projets dans le nord de la province (Azimut, Adriana, Champion, New Millennium, etc.).

Les libéraux ont majoré le niveau de redevances exigées des entreprises minières, ce qui place le Québec dans le peloton de tête des juridictions canadiennes. La majoration n'a pas semblé causer de commotion majeure.

Le Parti québécois estime cependant que le niveau des redevances n'est pas assez élevé, et souhaite implanter un modèle semblable à celui de l'Australie. La formule est complexe, mais de façon simplifiée, elle viendrait ajouter un impôt de 30 % sur les « super profits » lorsque le bénéfice grimpe au-dessus de 8 % des revenus. Il est difficile de prévoir ce que serait la réaction du monde minier à un pareil régime. Les sociétés auraient-elles plus de difficultés à financer leur développement ?

La CAQ semble également trouver que les redevances ne sont pas assez élevées, mais elle focalise davantage pour l'instant sur la création d'un fonds de ressources de 5 G$, qui serait administré par la Caisse de dépôt et qui serait constitué d'argent public et privé. Bien qu'il ne soit pas assuré qu'un tel fonds soit dans l'intérêt des déposants de la Caisse, sa présence pourrait donner de l'élan aux évaluations de quelques sociétés minières actives dans le secteur. Particulièrement si une partie de l'argent est réservé à de l'investissement dans des sociétés ayant des projets en démarrage. S'il n'y avait pas eu la SOQUEM à l'époque, le projet de diamants Stornoway, par exemple, ne serait pas né.

Le risque se trouve donc dans une éventuelle arrivée au pouvoir du PQ , si le parti ne met pas de l'eau dans son vin en cours de route.

BCE POURRA-TELLE ACHETER ASTRAL ?

Depuis quelques semaines, les câblodistributeurs et les télédistributeurs font beaucoup de bruit pour que le Bureau de la concurrence ou le CRTC bloquent l'acquisition d'Astral par BCE.

Le CRTC amorce ses audiences le 10 septembre. Un escompte existe toujours entre l'offre à 50$ de BCE et le cours actuel du titre (47,69 $). C'est un rendement rapide potentiellement intéressant pour un investisseur.

Il serait étonnant que la transaction ne soit pas approuvée. La part d'auditoire d'Astral dans les marchés télévisés se situe autour de35 % (33,3 %, selonBCE, 37,6 %selonles opposants). La politique de l'organisme prévoit que ce niveau devrait être considéré comme acceptable, sauf indication contraire sérieuse.

La preuve est assez lourde à faire pour les opposants. À moins d'une très grande surprise, la transaction sera approuvée.

4,7 %

Les investisseurs confiants de voir l'acquisition d'Astral Media par BCE obtenir l'aval du CRTC ont encore la possibilité de réaliser un gain de 4,7 % en achetant le titre de l'exploitant montréalais de stations de télé et de radio (En fonction du cours du 28 août).

Source : LesAffaires.com

LA COMMISSION CHARBONNEAU ET LES FIRMES DE GÉNIE

Les travaux de la commission Charbonneau reprendront le 17 septembre. L'exercice pourrait mettre de la pression ou en enlever sur les titres de sociétés d'ingénierie comme SNC-Lavalin ou Genivar au cours des prochains mois.

Ces sociétés ne font l'objet d'aucun reproche particulier (sauf SNC à l'international), mais des allégations de pratiques douteuses frappent l'industrie de la construction sous divers aspects (pots-de-vin, pratiques anticon-currentielles, etc.).

Si SNC et Genivar sortent sans égratignure de l'exercice, il ne serait pas étonnant de voir les investisseurs leur appliquer des multiples un peu plus élevés.

RONA : LE TEMPS SEMBLE JOUER CONTRE LOWE'S

Officiellement, Lowe's dit qu'une acquisition de Rona n'est pas imminente. Cela reste à voir. Le quincaillier québécois continue d'exécuter son plan de match et il procédera dans les prochains mois à la restructuration de son réseau ontarien. C'est dire que des magasins à grande surface fermeront ou diminueront leur superficie, et que d'autres établissements de plus petite taille naîtront.

Le déploiement du plan est bien entendu destiné à voler des parts de marché aux établissements de Lowe's et de Home Depot. Valeurs mobilières Desjardins estime qu'à compter de novembre, le plan de Rona pourrait avoir progressé de façon irréversible, et les grandes surfaces auxquelles s'intéressent Lowe's, ne plus être disponibles.

Il ne serait pas étonnant, donc, de voir la société américaine presser le pas après l'élection provinciale. Le titre se négocie actuellement à 12,61 $. Les analystes jugent qu'une offre convenable se situerait dans une fourchette de 16 à 19 $ par action.

On tablerait sur le fait qu'une offre dans cette fourchette sera bientôt présentée. Lowe's n'a pas d'avenir au Canada sans Rona.

LES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES AMÉRICAINES : QUI PERD, QUI GAGNE ?

Les Américains vont aux urnes le 6 novembre pour élire un nouveau président, des représentants et le tiers du Sénat.

Le débat le plus intéressant de la campagne portera sur la façon de juguler le déficit du gouvernement américain. Au 30 septembre, date de la fin d'exercice, il devrait s'établir à 8 ou 9 % du PIB. C'est un manque à gagner qui devra être renfloué, soit en faisant entrer plus de revenus, soit en dépensant moins, soit par une combinaison des deux.

Le Congressional Budget Office prévoit que la proposition d'Obama ramènerait le déficit à 6,1 % du PIB en 2013, 4,2 % en 2014, et qu'il se maintiendrait dans les 3 % jusqu'en 2022. On ne sait pas trop quelle est la proposition de Mitt Romney. Il veut réduire

massivement les dépenses, mais s'est aussi engagé à diminuer significativement les impôts. Pour l'instant, aucune cible n'a été établie et le cadre financier reste encore à dévoiler.

Peu importe la proposition de Romney, on peut déjà voir, à la lumière de la proposition d'Obama, que l'économie est exposée à une solide ponction de croissance au cours des deux prochains exercices. Ce n'est pas de très bon augure pour les marchés financiers. Il est à craindre que les investisseurs n'accordent plus de place au problème au fur et à mesure du déroulement de la campagne.

Outre la question du déficit, il y a aussi celle des politiques. Les analystes de la maison Hilliard Lyons estiment qu'une reconduction de l'administration Obama pourrait être défavorable aux titres du secteur financier et de l'énergie (plus d'encadrement réglementaire), alors qu'une administration républicaine pourrait leur être favorable.

L'on ne voit personnellement pas d'occasion de jouer le marché avec les élections américaines. La pression se développera graduellement, et les multiples sont déjà faibles. Miser sur une baisse des marchés n'est pas une évidence. Penser à sous-pondérer son portefeuille en actions est cependant une bonne idée.

L'ITALIE DEMANDERA-T-ELLE DE L'AIDE ?

Le mois d'octobre sera particulièrement préoccupant pour l'Espagne et l'Italie, qui feront face à d'importants renouvellements de dette.

Le montant est de 20 milliards d'euros pour l'Espagne, à la fin de ce mois (29 et 31) et il est loin d'être assuré qu'il y aura assez de prêteurs qui contribueront au financement. Il est probable que le pays doive alors demander l'aide du Mécanisme européen de stabilité financière ou encore de la Banque centrale européenne. Le marché semble déjà anticiper cette demande d'aide.

C'est plus intéressant du côté de l'Italie. Celle-ci fait face à des valeurs à l'échéance autour des 10 G d'euros à la fois en août et septembre. Ce sont de plus petites valeurs et le pays pourrait réussir à se refinancer sans aide. D'autres valeurs plus importantes suivent cependant en octobre (18 G) et en décembre (19 G). Si l'Italie réussit tous ces refinancements sans avoir à demander d'aide, on pourrait assister à un redressement des cours boursiers intéressant en cours de route.

Des financements réussis sans appel à l'aide seraient de nature à insuffler plus de confiance. Le problème est qu'il ne s'agira vraisemblablement que d'un soubresaut dans le temps, en raison des compressions du gouvernement américain qui suivront l'élection de novembre.

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