Le retour brutal du balancier boursier

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Le retour brutal du balancier boursier

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Le comportement des marchés financiers est imprévisible à court terme, voire parfois complètement fou. Par contre, à long terme, la Bourse retrouve toujours son équilibre et agit de façon rationnelle.

Le chemin pour y arriver peut être direct, tortueux, prendre 10 ans ou quelques heures. Peu importe, le résultat est le même : la Bourse finit par se rétablir.

Les investisseurs qui ont vécu la période de la bulle techno se rappellent combien il était inquiétant de voir, jour après jour, tout l'argent faire grimper des titres déjà ridiculement surévalués, comme celui de Nortel Networks et des centaines d'autres qui n'existent plus.

Pourtant, avec le recul, on constate que cette frénésie spéculative a duré moins de deux ans (de 1999 à mars 2000). Sauf que le dégonflement s'est étiré sur plusieurs années.

On pourrait même poser l'hypothèse que la crise actuelle est l'image miroir de cette époque.

De grands symboles d'Internet comme eBay et Yahoo ont annoncé récemment d'importantes mises à pied (ce n'est pas la première fois dans le cas de Yahoo). Amazon.com a fait savoir que ses ventes du trimestre en cours pourraient être inférieures aux attentes.

La majorité des titres Internet et technologiques s'échangent à des ratios cours-bénéfices comparables à ceux des sociétés industrielles. Adieu, nouvelle économie et prime Internet, et bienvenue dans l'économie traditionnelle !

Aujourd'hui, ce sont les folies spéculatives ayant propulsé le pétrole, les ressources naturelles et le dollar canadien qui se dégonflent, dans un mouvement baissier si brutal qu'il nous laisse abasourdis. Par exemple, depuis son sommet de 147 $ US atteint en juillet, le prix du pétrole a perdu plus de 55 % de sa valeur, passant sous les 65 $ US. Après avoir rapidement dégringolé, notre dollar s'établissait sous 0,78 $ US au moment d'écrire ces lignes. C'est un recul de 0,30 $ US en seulement un an !

On a rarement vu de telles fluctuations. Il était relativement facile de prévoir ces corrections, mais impossible de savoir qu'elles seraient si brutales.

Le prix du pétrole, à partir de son creux de 12 $ US en 1998, a été multiplié par 12 en 10 ans. Sa courbe a imité celle qu'avait suivie le Nasdaq avant d'atteindre son sommet de 5000 points en 2000 (l'indice s'établit à 1600 points aujourd'hui). Que l'or noir perde la moitié de sa valeur après une telle hausse est on ne peut plus normal.

Par ailleurs, lorsque les marchés déraillent, on trouve toujours des explications. Et plus la chute fait peur, plus les explications et les prévisions des experts sont teintées de noir.

Ainsi, on explique l'implosion des prix des matières premières par la faiblesse de la demande (simpliste, n'est-ce pas ?), signe évident d'une récession mondiale.

Peut-être. Sauf qu'il ne faut pas oublier une autre raison de cette chute : ceux qui ont spéculé sur le pétrole, le dollar, le cuivre et autres matières premières se sont brûlés.

Ils se retrouvent dans une très mauvaise situation et doivent liquider des positions, ce qui fait trébucher des marchés déjà faibles.

D'une certaine façon, les Bourses assistent à un retour normal aux valeurs fondamentales.

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bernard.mooney@transcontinental.ca

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