Le REA II pourrait être payant pour les investisseurs aguerris

Publié le 28/03/2009 à 00:00

Le REA II pourrait être payant pour les investisseurs aguerris

Publié le 28/03/2009 à 00:00

La réaction tiède des investisseurs face à la renaissance du régime d'épargne-actions (REA) en dit long sur leur niveau de confiance. En plein marché baissier, ils voient peu d'intérêt dans un programme au centre duquel on retrouve les petites sociétés québécoises, dans lesquelles ils ont perdu tant d'argent.

Et c'est justement pourquoi le nouveau REA pourrait au contraire s'avérer payant pour l'investisseur aguerri. Mais sans doute uniquement dans les premiers temps.

Rappelons la mécanique fiscale annoncée par le gouvernement Charest. Dans le dernier budget, le régime Accro PME, qui devait prendre fin le 31 décembre 2009, est prolongé jusqu'au 31 décembre 2014. Il portera le nom de Régime d'épargne-actions II (REA II).

Le REA II sera amélioré de plusieurs façons.

Lorsque vous achèterez des nouvelles actions émises par des sociétés admissibles, vous aurez droit à une déduction de 150 %, au lieu de 100 %. Cette déduction de 150 % s'applique après le 19 mars 2009 et avant le 1er janvier 2011.

Ainsi, si vous êtes imposé au taux marginal le plus élevé au Québec (24 %), un placement de 5 000 $ vous procurera une économie d'impôts de 1 800 $ (7 500 $ X 24 %). Pour être admissibles, les sociétés doivent avoir un actif maximal de 200 millions de dollars (M$), comparativement à 100 M$ pour Accro PME, ce qui signifie qu'il y a actuellement environ 225 titres québécois en Bourse admissibles. La période de détention minimale sera réduite d'une année, à deux ans suivant l'année d'acquisition.

Du point de vue fiscal, le REA II est fort intéressant. En effet, la déduction pour les contribuables à revenus élevés est attrayante et c'est un gain fiscal pur.

Mais cela n'est vrai que si votre placement boursier ne dégringole pas !

La première version du REA a permis à plusieurs sociétés québécoises d'obtenir du capital pour croître. Et plusieurs Québécois ont été initiés à la Bourse grâce à ce régime.

Mais le REA a donné lieu à des excès qui ont fait perdre beaucoup d'argent à de nombreux épargnants, pour les mêmes raisons que la plupart des investisseurs ne font pas d'argent en Bourse. Ils achètent des titres à la mode, payant le gros prix pour des sociétés médiocres et bafouent les règles de base du placement.

Le cycle des trois " I "

On peut faire fi des lois de la Bourse pendant un certain temps, mais tôt ou tard, la réalité nous rattrape. Comme plusieurs l'ont compris à leurs dépens lors du krach d'octobre 1987.

C'est là que vient jouer le cycle des trois " I ", que suivent la plupart des produits financiers de même que le REA.

D'abord, il y a les Innovateurs, soit les premiers à utiliser ce produit. Dans le cas du REA II, ces innovateurs seront les premières sociétés à émettre des actions et les braves qui les achèteront. Dans le contexte boursier actuel, déprimé comme jamais, il y a fort à parier que ces émissions seront de grande qualité à des prix intéressants. Sinon, personne n'achètera !

Ces émissions se révélant être des succès boursiers, vous verrez les Imitateurs prendre le devant de la scène. Et alors, plus le cycle boursier évoluera, plus les cours de titres médiocres augmenteront.

Enfin, lorsque tout le monde veut acheter parce que " ça monte ", nous atteignons le dernier stade, celui des Irréfléchis !

Ce cycle se reproduit avec une régularité déconcertante. Par exemple, au début des fiducies de revenu, ces dernières étaient de bonne qualité et ont enrichi de nombreux investisseurs. Avec le temps, leur qualité a diminué dans l'ensemble, et plusieurs épargnants ont perdu de l'argent.

Dans ce sens, on peut présumer que le REA II aura également un effet favorable sur les entreprises et la popularité de la Bourse.

Toutefois, il faudra faire attention de ne pas retomber dans l'exubérance des années 1980. Malheureusement, l'expérience montre que les investisseurs peuvent passer rapidement de la dépression à l'euphorie, sans se soucier des règles fondamentales du placement.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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