Le cycle de vie, une clé de l'analyse boursière

Publié le 18/04/2009 à 00:00

Le cycle de vie, une clé de l'analyse boursière

Publié le 18/04/2009 à 00:00

Pour l'investisseur boursier, une entreprise en pleine croissance vaut plus qu'une société semblable arrivée à maturité.

À l'inverse, payer le gros prix pour acquérir le titre d'une société qui a atteint son plein développement, voire qui décline, vous condamne à un piètre rendement.

À l'image des êtres humains, les entreprises traversent différentes étapes, de la naissance au déclin. Les perspectives, les risques et les rendements varient beaucoup selon que l'entreprise est en démarrage, en croissance ou parvenue à maturité.

Il est donc important que l'épargnant sache à quelle étape de son cycle de vie est rendue une entreprise avant d'y investir.

Évitez les sociétés en démarrage

Lors de son démarrage, une entreprise expose les investisseurs à des risques élevés. C'est aussi à cette étape qu'elle offre le meilleur potentiel de rendement.

Mais il faut être conscient qu'il ne s'agit que d'un potentiel : les chances de réussite sont minces, et un grand nombre d'entreprises meurent avant de parvenir à maturité.

Lorsqu'elles sont inscrites à la Bourse, la majorité des sociétés ont dépassé l'étape du démarrage, quoique dans des secteurs comme les biotechnologies et l'exploration minière, plusieurs sociétés cotées sont à ce stade.

La plupart des investisseurs devraient éviter ces placements trop risqués.

Une fois bien lancée, l'entreprise entre en période de croissance. Les chances de succès dépendent énormément de la qualité de l'entreprise, de son secteur d'activité et de la situation économique. Cette étape ne dure que quelques années.

C'est au sommet de leur croissance que ces entreprises sont le plus attrayantes pour l'investisseur. Mais cela peut être un piège, car elles arrivent à maturité, et leur croissance pourrait alors ralentir sensiblement. Précisons qu'encore là, chaque cas est unique et l'évolution dépend souvent du secteur d'activité dans lequel l'entreprise exerce ses activités.

L'exemple de Coca-Cola

L'atteinte de la maturité peut être fatale, notamment dans le secteur de la technologie.

Par contre, certaines sociétés se maintiennent à cette étape depuis plusieurs décennies, sans montrer de signes de déclin.

Coca-Cola en est un bel exemple. En 1938, le magazine Fortune écrivait que " plusieurs fois dans l'année, l'investisseur sérieux examine avec respect le rendement de Coca-Cola, mais conclut à regret qu'il est trop tard pour acheter le titre. Le spectre de la saturation et de la concurrence plane sur l'entreprise ". C'était il y a 71 ans !

En fait, il y a une grande différence entre la maturité et le déclin.

Une société à maturité peut maintenir une progression intéressante, en profitant de la croissance de l'économie, de celle de son secteur d'activité et de gains de parts de marché. Par exemple, à bien des égards, la chaîne d'alimentation Metro est une société bien établie dans un secteur bien développé. À long terme, ce secteur peut difficilement croître davantage que l'économie.

Malgré cela, Metro connaît une croissance intéressante depuis plus de 10 ans, grâce à une gestion efficace, à des gains de parts de marché et à de bonnes acquisitions.

Analyser de façon nuancée

Bref, l'investisseur ne devrait pas payer le même prix (en se basant sur le ratio cours-bénéfice) une société à l'étape de croissance (caractérisée par une forte augmentation des revenus et du bénéfice) qu'une autre parvenue à maturité.

Il faut toutefois rester prudent. Il est attrayant d'investir dans une société en pleine croissance, dont le bénéfice croît annuellement de 20 %, mais il faut se demander combien d'années elle pourra maintenir ce rythme.

S'il s'agit d'une société technologique, l'histoire montre qu'elle pourra difficilement maintenir ce rythme, car dans ce domaine, les produits et services ont une durée de vie plutôt limitée.

Le commerce de détail est un bon secteur pour illustrer le cycle de vie des entreprises. Après le lancement réussi d'un concept, un détaillant peut continuer de croître rapidement en ouvrant de nouveaux établissements.

Par contre, après un certain moment, le niveau de saturation sera atteint. C'est vrai peu importe le concept de magasin.

Des géants comme Wal-Mart, McDonald's et, plus récemment, Starbucks, sont passés par là. Ils doivent à ce moment considérer de nouveaux horizons, avec les risques que cela comporte. Par exemple, ils peuvent implanter le même concept dans un autre pays ou lancer un nouveau concept sur le territoire où ils sont déjà établis.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Si j'étais président de la Caisse de dépôt et placement...

En ce vendredi Saint, j'ai le goût de vivre un fantasme. Je viens d'être nommé président de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Trippant, non ?

Sauf que quelques jours après ma nomination, le premier ministre indique publiquement que la Caisse aidera un acheteur québécois du club de hockey Les Canadiens. Je n'aime pas ça et j'écris un petit mot au premier ministre :

" Monsieur le premier ministre, concernant les Canadiens, la Caisse investira dans cette société uniquement s'il s'agit d'un bon placement à long terme pour ses déposants et qu'il répond à tous nos critères rigoureux. Si vous n'êtes pas d'accord, pas de problème. Vous aurez ma démission lundi. "

Vos réactions

" Vous avez parfaitement raison. La Caisse est devenue un outil politique pour tous les partis. En tant que payeur de taxes, je considère que la Caisse ne devrait avoir qu'un seul objectif, la rentabilité. "

- Paul Coutu

" C'est quand même très drôle puisque c'est le premier ministre lui-même qui disait en campagne électorale que le gouvernement ne devait pas s'ingérer dans les affaires de la Caisse de dépôt. "

- Pierre-Olivier Langevin

bernard.mooney@transcontinental.ca

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