Hymne à la productivité et à l'entrepreneuriat

Publié le 16/10/2010 à 00:00

Hymne à la productivité et à l'entrepreneuriat

Publié le 16/10/2010 à 00:00

Le niveau de vie d'une société doit être proportionnel à sa productivité. C'est l'idée principale du livre de Robert Deschamps, intitulé Manifeste d'un surtaxé. Un ouvrage d'un petit format, mais fort pertinent.

Je perçois souvent, dans la réaction d'investisseurs et de lecteurs, une inquiétude face à notre économie, notre société et l'avenir en général. Et il est difficile et désagréable d'investir à long terme quand on est inquiet.

En lisant Manifeste d'un surtaxé, je me suis dit que, si plusieurs personnes donnaient un bon coup de poing sur la table, comme le fait Robert Deschamps avec son livre, il y aurait lieu d'être plus optimiste.

À la défense des entrepreneurs

Ce que déplore le plus l'auteur, c'est que nous sommes collectivement devenus une société qui veut consommer, encore et toujours, mais sans produire.

" Quand on fabrique bien peu de choses soi-même et que, par conséquent, on n'a pas beaucoup à offrir sur le terrain des échanges commerciaux, tout en voulant pouvoir consommer ce que les autres produisent, il ne reste d'autre choix que de recourir à des formes de revenus artificiels et viciés ", dit M. Deschamps, également professeur de français à la Polyvalente Deux-Montagnes.

L'auteur prend aussi la défense de cette catégorie de personnes dont la contribution est sous-estimée : les entrepreneurs. Car Manifeste d'un surtaxé est un cri strident pour défendre les entrepreneurs et les petites entreprises. " Notre système économique atteint un tel degré d'efficacité qu'on oublie bientôt le facteur sine qua non de sa réussite : la création d'entreprises par des individus motivés et constructifs ", écrit M. Deschamps.

Réfléchissez une seconde à ce qui arriverait si plus personne ne voulait risquer du capital, du temps et de l'énergie à lancer une entreprise pour offrir des produits et des services, et, ce faisant, créer des emplois...

Si nous avions une meilleure compréhension de la réalité économique, nous aurions une plus grande estime pour l'entrepreneuriat.

Peu de réactions

" Mettre au jour des vérités économiques, ici, équivaut à prêcher la santé dans une piquerie ! Les contribuables québécois sont devenus les dindons de la farce et les vaches à lait d'un système social qui cautionne la médiocrité, la fainéantise et l'hédonisme parasitaire ", soutient M. Deschamps.

Son livre est paru il y a quelques mois. Quand j'ai communiqué avec M. Deschamps, il m'a dit qu'il avait suscité peu de réactions. Une observation qu'il applique à d'autres situations. " Malgré la crise, il y a peu de changements, peu de remises en cause véritables ", a-t-il lancé. C'est d'ailleurs ce qui l'a poussé en partie à écrire ce bouquin.

Il s'en prend également au " modèle québécois " qu'il décrit comme étant " la pire saloperie économique que l'on puisse imposer aux citoyens productifs qui font vivre cette nation ". Selon M. Deschamps, l'État est l'ennemi de la productivité, dans la mesure où il ne veut la faire croître que pour mieux la piller. " Pour désamorcer cette attitude malsaine, il faut rompre le lien de subordination que l'État se croit autorisé à imposer à l'entreprise privée et que les gens d'affaires tolèrent avec un inexplicable fatalisme ", écrit-il. L'État, selon lui, n'est pas le maître de l'économie, comme on semble le croire au Québec : il n'en est que le bénéficiaire.

Car, sans gens d'affaires, pas d'économie.

Les ratés de notre système d'éducation

L'auteur revient à plusieurs reprises sur cette idée maîtresse : le gouvernement n'est pas le moteur de la société. C'est tout au plus un accessoire utile.

Il consacre également un chapitre aux ratés de notre système d'éducation, dont la mission semble être de fabriquer des improductifs que l'État fera vivre à grands coups de déficits perpétuels. Le meilleur exemple des ratés du système d'éducation est la dégradation du français, dit-il. Il fait aussi le lien avec l'économie, une notion presque totalement absente du milieu de l'éducation, selon lui.

Son grand cri de ralliement autour de la productivité est probablement le seul moyen de prospérer à long terme. " Il devient donc urgent que les citoyens productifs se regroupent afin de mettre en branle des moyens de résister à l'État-Parrain ", explique l'auteur.

M. Deschamps mentionne même la possibilité de former un regroupement officiel qui pourrait s'appeler l'Association des gens productifs et qui viserait entre autres à promouvoir la productivité.

Son livre contient de nombreuses suggestions concrètes pour réaliser un virage

Je vous recommande donc de lire et relire le Manifeste d'un surtaxé (Éditeur : Carte Blanche). À tout le moins, il vous fera réfléchir.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

La guerre des devises et le dollar canadien

La guerre des devises s'accentue, même si la Bourse ne s'en préoccupe pas pour l'instant.

Après que les autorités japonaises soient intervenues il y a quelques semaines pour freiner l'appréciation du yen, les politiciens américains s'amusent à faire baisser leur dollar au gré de leurs déclarations. Les Américains continuent d'exercer des pressions sur la Chine pour qu'elle réévalue à la hausse sa devise.

Le dollar canadien profite du fait que les investisseurs achètent des devises de pays qu'ils perçoivent comme les grands bénéficiaires de la reprise mondiale, c'est-à-dire, à leurs yeux, des pays producteurs de ressources naturelles.

Ce qui pourrait briser cette tendance : une croissance économique supérieure aux attentes aux États-Unis ou des signes de ralentissement au Canada, un mélange des deux ou encore une crise financière provenant de l'Asie.

Vos réactions

" Il n'y aura que des perdants dans cette aventure. "

- S.B.

" Vivant en Suisse, je peux vous parler des conséquences peu favorables d'avoir une devise ultra-forte."

- Cervinvest

bernard.mooney@transcontinental.ca

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.