Des placements électrifiants ?

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:16

Des placements électrifiants ?

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:16

«Plutôt que d'importer du pétrole, nous pourrons exporter notre savoir-faire, nos technologies, notre matériel et nos composantes de transport électrique... Le projet du 21e siècle pour le Québec, c'est l'électrification de nos transports.»

Le discours de la première ministre Pauline Marois, dans le cadre d'une récente conférence Les Affaires, n'était pas sans vision.

D'ici 2050, la population de la planète devrait passer de 7 à 9 milliards d'habitants. En raison de la poursuite de l'industrialisation des pays émergents, la demande d'énergie croîtra de façon importante. Dans un contexte de réduction des gaz à effet de serre, les producteurs d'électricité de source renouvelable et les manufacturiers de technologies permettant l'utilisation de celles-ci ont un avenir prometteur.

Quand ces marchés prendront-ils leur élan ? C'est difficile à dire. Il faudra pour cela que les pays se donnent des normes contraignantes d'émissions de CO2. Et que les gouvernements investissent davantage (en crédits d'impôt) pour soutenir le développement et le déploiement des technologies.

L'ère de l'explosion électrique n'arrivera pas demain, mais elle viendra un jour. Dans l'intervalle, on a tenté de voir quelles sont les sociétés susceptibles de tirer bénéfice des transformations à venir et quel est leur potentiel au cours des prochains mois.

DANS NOTRE JARDIN

Boralex (BLX, 9,36 $), Innergex (INE, 10,47 $) et Algonquin Power (AQN, 7,51 $)

Trois producteurs d'énergie éolienne et hydraulique, surtout actifs au Canada.

Le marché canadien de l'énergie repose principalement sur la demande dans trois provinces : l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec.

Il y a sans doute un peu de potentiel pour une augmentation du carnet de commandes à moyen terme. Le Québec songe en effet à aller de l'avant avec un nouvel appel d'offres éolien de 700 MW. La Financière Banque Nationale estime toutefois que la croissance de l'industrie est remplie de brouillard pour les prochaines années. Le Québec fait notamment face à d'importants surplus d'électricité. C'est la même chose en Ontario.

Heureusement, il y a déjà des commandes en banque. Desjardins croit que, grâce à ces commandes, Innergex pourrait voir ses flux de trésorerie par action grimper de 10 % par an au cours des cinq prochaines années. Idem pour Algonquin, où ils pourraient même avancer de 15 % annuellement. La Nationale, de son côté, aime bien Boralex qui, avec l'ajout de 334 MW d'énergie d'ici 2016, pourrait doubler son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté.

Constat. Même si les carnets de commandes grimpreront peu au cours des prochaines années, la rentabilité des trois sociétés devrait grandement s'améliorer grâce aux contrats déjà obtenus. Malheureusement, les cours de celles-ci semblent déjà tabler en bonne partie sur cette amélioration.

CVTech (CVT, 1,19 $)

Une société québécoise qui installe, entretient et répare les lignes de transmission au Québec, dans le nord-est des États-Unis et, dernièrement, en Ontario. À la suite de l'ouragan Sandy, 600 de ses 875 employés ont été déployés dans le Nord-Est américain.

L'American Society of Civil Engineers prévoit que d'importants investissements seront nécessaires pour retaper le réseau d'électricité américain au cours des 20 prochaines années, de même que pour augmenter sa capacité de transport. En incluant les projets de production, on parle d'une enveloppe de 1 500 à 2 000 G$ US d'ici 2030.

Si l'auto électrique devient populaire, ce sera encore davantage. Les chiffres ne tiennent en effet compte que d'une hausse naturelle de la demande.

Dans l'intervalle, les investissements des opérateurs de réseau font du surplace.

Constat. C'est à long terme que l'investissement devrait rapporter. En attendant, les affaires demeurent stables. Une envolée prochaine du titre semble peu probable.

À L'EXTÉRIEUR DE NOTRE JARDIN

Tesla Motors (TSLA, 36,11 $ US)

Probablement le constructeur de véhicules électriques le plus avancé. Son modèle Tesla S est actuellement vendu à un prix variant de 59 900 $ US à 112 100 $ US, selon les options et la force des batteries. Le plus petit moteur (40 kWh) offre une accélération 0-100 km/h en 6,5 secondes et une autonomie de 200 km. Le plus gros permet d'atteindre 100 km/h en 5,6 secondes et possède une autonomie de plus de 480 km. Malgré son prix, l'automobile semble connaître une bonne demande. Barclays Capital évalue qu'à la fin du dernier trimestre, les réservations de véhicules atteignaient de 16 000 à 17 000.

L'exercice 2013 sera déterminant pour l'entreprise. Le seuil de rentabilité est réputé se situer à 19 000 véhicules produits par année. Elle en a produit 2 700 en 2012. La production à grande échelle s'amorçant, il lui faut prouver qu'elle est capable d'atteindre ses objectifs de coûts. Au même moment, elle doit continuer de mousser l'intérêt pour son véhicule en poursuivant le déploiement de son réseau de bornes de recharge et en augmentant le nombre de concessionnaires (à 33 actuellement, mais avec une possibilité de 25 ouvertures).

Constat. Le consensus des analystes est d'un bénéfice de 0,05 $ US par action en 2013 et de 1,41 $ US en 2014. À 25 fois le bénéfice attendu dans deux ans, le titre est cher compte tenu de toute l'incertitude. Mais il se pourrait que l'on assiste actuellement à la naissance d'une future puissance de l'automobile.

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur cinq ans

BORALEX (BLX ; 9,36 $)

Recommandation des analystes

Achat 2

Surperformance 4

Conserver 2

Sous-performance 0

Cible moyenne : 11,50 $

Le titre sur cinq ans

INNERGEX (INE ; 10,47 $)

Recommandation des analystes

Achat 1

Surperformance 4

Conserver 5

Sous-performance 0

Cible moyenne : 11,50 $

Le titre sur cinq ans

TESLA MOTORS (TSLA ; 36,11 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 2

Surperformance 3

Conserver 3

Sous-performance 1

Cible moyenne : 41,40 $ US

Sources : Bloomberg, Thomson Reuters

francois.pouliot@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.