En vertu des règles québécoises, les producteurs obtiennent 18 ¢ de plus pour un litre de lait biologique que pour du lait ordinaire. C'est une prime de 25 %. Mais sur les tablettes, le litre de lait biologique peut valoir plus du double !
Du coup, deux litres de lait bio, payés 1,80 $ au producteur, atterrissent dans un emballage de Natrel, et coûtent 5,79 $.
Ces marges plus élevées s'expliquent en partie par les coûts supplémentaires de la transformation des aliments biologiques. " Nous avons beaucoup investi pour permettre à notre usine de Québec d'atteindre les normes biologiques, dit René-Claude Boivin, d'Agropur, qui embouteille les laits Natrel. Nous avons des contraintes : dès que nous recevons du lait biologique, il faut faire un double lavage des cuves et des camions-citernes. "
Mais cela n'explique pas tout. Chez les transformateurs comme chez les détaillants, le bio est considéré comme un créneau haut de gamme, duquel on peut tirer une plus-value supérieure aux produits ordinaires. " Les marges sont plus importantes sur les produits bio, dit Marie-Claude Bacon, directrice des affaires publiques de Metro. Ce sont des produits spécialisés. "
Dans le sirop d'érable, les intermédiaires en profitent encore plus. La prime versée au producteur de sirop bio est de 0,20 $ la livre, soit seulement 7 % de plus. Sur les tablettes d'un Provigo, la bouteille de 375 ml de sirop bio Choix du président coûtait 10,99 $ au début de mars, alors que le sirop ordinaire de 540 ml coûtait 6,99 $. À quantité égale, c'est 125 % de plus !
