De gros enjeux attendent nos gouvernants en 2013

Publié le 22/12/2012 à 00:00

De gros enjeux attendent nos gouvernants en 2013

Publié le 22/12/2012 à 00:00

Par Jean-Paul Gagné

Après une année plutôt tumultueuse, marquée par le pénible conflit étudiant du printemps et un changement de gouvernement à Québec, 2013 s'annonce à nouveau remplie de défis pour nos gouvernements.

Tout d'abord, deux formations politiques, le Parti libéral du Canada et le Parti libéral du Québec, se choisiront un nouveau chef, susceptible de diriger un gouvernement.

Au Québec, le gouvernement Marois sera mobilisé par le sommet sur l'éducation, où s'affronteront les universités et les associations étudiantes. Le débat est mal parti, chaque camp défendant âprement ses positions. Après avoir pris le parti des étudiants, les dirigeants péquistes devront batailler ferme pour leur faire accepter une indexation des droits de scolarité, à quoi s'opposent farouchement les associations étudiantes. Forts de leurs victoires passées et surtout de la dernière, qui a contribué à faire renverser le gouvernement Charest, les étudiants maintiendront la ligne dure. Ils ont même réussi à convaincre des politiciens péquistes que les universités sont mal gérées et qu'elles n'ont pas besoin de plus d'argent.

Le gouvernement veut imposer aux universités d'ici le 31 mars 2013 des compressions de 124 millions de dollars, que les recteurs jugent impossibles. Le ministre Pierre Duchesne va jusqu'à nier leur prétendu sous-financement par rapport aux autres universités, ce que Pauline Marois a pourtant déjà reconnu. L'enjeu est important, car il en va de l'excellence de l'enseignement et de la recherche universitaires.

Au-delà de l'accessibilité aux études et du financement des établissements, le débat porte aussi sur le rôle des universités dans la société et le type de recherche (fondamentale, orientée ou commanditée) qu'on y fait. On néglige de discuter de la valorisation de cette recherche, dans laquelle le Québec investit pourtant des centaines de millions de dollars par année.

Laissé de côté dans le budget Marceau, le projet de hausser les redevances minières pourrait être suspendu en raison de la baisse du prix de certains métaux et de la chute des budgets d'exploration.

Retraites en danger

Sur un plan beaucoup plus près des gens, Ottawa et les provinces doivent s'attaquer au sous-financement des retraites. Alors que les deux tiers des salariés ne participent pas à un régime de retraite et que le tiers des Canadiens arrivent à la retraite avec un revenu insuffisant, les caisses de retraite de plusieurs sociétés privées, des gouvernements, des municipalités et des universités font face à d'importants déficits. Il y a toutes sortes de raisons de reporter les décisions qui s'imposent, mais il est évident qu'il faut s'attaquer à ces enjeux avec plus de détermination. Le volontarisme dont se gargarisent les politiciens depuis des années ne suffit pas. Pourquoi ne pas recourir à la solution la plus simple : l'enrichissement du Régime de rentes du Québec et de son équivalent fédéral ?

Un achat militaire à revoir

Embarrassé par sa très mauvaise gestion du dossier de remplacement des CF-18, le gouvernement fédéral reprendra le processus à zéro. Au départ, l'achat de 65 F-35 devait coûter 9 milliards de dollars, auxquels s'ajoutaient des frais d'entretien de 7 G$. Le vérificateur général a ensuite porté le coût de ce programme à 25 G$, en incluant des frais d'exploitation sur 20 ans. Or, une étude de KPMG vient de l'établir à 45,8 G$ sur 42 ans.

On peut penser qu'Ottawa reste biaisé en faveur du F-35, un avion ultra sophistiqué, dont les coûts de développement ne cessent de croître. Il est probable que le gouvernement retarde sa décision en 2016, après les prochaines élections (prévues en octobre 2015).

La libéralisation du commerce est à l'ordre du jour. Malgré les fortes résistances de certains groupes, Ottawa devrait pouvoir signer en 2013 des traités de libre-échange avec l'Union européenne et la Corée du Sud.

À l'instar d'autres pays, le gouvernement fédéral et plusieurs provinces auront à gérer leurs finances de façon très serrée, en raison de la faible croissance de l'économie. Il en va de leur crédibilité sur les marchés financiers et de la protection de leur note de crédit.

Le Québec vivra une situation particulière. Alors que le gouvernement tentera de consolider sa situation, les partis d'opposition se prépareront à le renverser au printemps 2014, ce qui provoquerait de nouvelles élections.

MON COMMENTAIRE

J'aime

Pauline Marois a profité de son récent passage à New York pour confirmer que son gouvernement continuera de développer le Nord-du-Québec. Elle reconnaît ainsi implicitement que les critiques acerbes du Plan Nord du gouvernement Charest par plusieurs porte-parole de son parti étaient inspirées par la partisanerie. Son dernier message rassurera les milieux d'affaires de tous les horizons, qui craignaient l'abandon de cette stratégie par son gouvernement.

Je n'aime pas

Depuis 2009, huit grandes banques, dont HSBC pour 1,92 G$, ont payé en amendes 4,34 G$ pour des activités de blanchiment d'argent au bénéfice de cartels de la drogue et d'États voyous engagés dans des activités criminelles et terroristes. Curieusement, aucune accusation n'a été portée contre les escrocs eux-mêmes, ce qui veut dire que ces sommes ont été payées par les actionnaires, qui sont ainsi devenus les otages de banquiers avides et amoraux. S'ajoute à ces crimes la manipulation du LIBOR (taux interbancaire de Londres), qui a coûté à Barclays une pénalité de 450 M$. Plusieurs autres banques subiront le même sort, dont UBS pour environ 1 G$.

jean-paul.gagne@tc.tc

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