Construire ou ne pas construire ?

Publié le 29/09/2012 à 00:00

Construire ou ne pas construire ?

Publié le 29/09/2012 à 00:00

Le taux d'inoccupation des tours de bureaux du centre-ville montréalais diminue. Selon divers rapports, il varie de 5,4 à 7%. Cela justifie-t-il pour autant l'érection de nouvelles tours ? Ça dépend à qui on parle.

« Montréal nécessite de nouvelles constructions de tours, surtout des édifices haut de gamme », soutient Andrew Maravita, directeur général de Colliers International, section Québec. Il estime que l'érection de cinq à six nouveaux gratte-ciel est devenue nécessaire pour répondre à la demande d'ici 2020. Deux constructions sont déjà annoncées (Aimia, Deloitte). M. Maravita rappelle que la dernière tour de classe A de grande envergure ayant vu le jour à Montréal est celle du 1250 René-Lévesque... construite en 1991.

Qu'est-ce qu'une tour de classe A ? En 2012, les entreprises recherchent désormais des immeubles LEED, des bâtiments modernes et dotés d'une vue exceptionnelle ainsi que de plusieurs stationnements souterrains. Ils doivent offrir plusieurs services, dont de vastes espaces de restauration, des douches, des espaces pour vélos, une salle d'entraînement... « À Montréal, un édifice de classe A est lié directement à une bouche de métro et à la ville souterraine », indique M. Maravita.

Des doutes

Chez Raymond Chabot Grant Thornton, le discours est beaucoup moins optimiste. « Il s'agit d'un déplacement de locataires et non d'une véritable demande pour de nouvelles locations », observe Benoît Egan, chargé du service de consultation immobilière.

« L'écart entre le loyer économique [soit le prix de location des nouvelles constructions] et le loyer marchand [le prix des locations actuelles] demeure encore trop élevé. Il oscille de 5 à 7$ du pied carré. Ça explique le peu de constructions neuves au cours de la dernière décennie », estime Benoît Egan.

Il reconnaît que les propriétés de qualité sont recherchées par les grandes firmes, qu'elles sont beaucoup plus attrayantes. Ivanhoé Cambridge, propriétaire de la Place Ville-Marie, profitera du départ de Deloitte et de la réduction du tiers des espaces de location de la Banque Royale pour rénover les locaux laissés vacants.

« Il faudrait d'abord assister à une création d'emplois pour justifier des constructions. Montréal doit mieux positionner son économie avant de se lancer dans les grands projets », insiste Benoît Egan.

Chez Colliers International, on n'en démord pas. Andrew Maravita demeure convaincu que les promoteurs privés ont, au contraire, un rôle à jouer dans la santé économique de la ville. « Si Montréal veut attirer davantage de multinationales étrangères, il faut qu'elle redore son image de ville dynamique. Et l'un des meilleurs indices économiques, c'est la présence de grues. Des grues qui construisent des tours financées par des entreprises privées... pas par des hôpitaux et autres établissements publics. »

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