COMMENT RÉAGIR AU SPECTRE DU MARCHÉ BAISSIER

Publié le 22/05/2010 à 00:00

COMMENT RÉAGIR AU SPECTRE DU MARCHÉ BAISSIER

Publié le 22/05/2010 à 00:00

Chaotique. Volatil. Instable. Voici autant de qualificatifs pour décrire le comportement des marchés boursiers depuis le début de mai. Sur fond de crise européenne, les investisseurs ont cédé plusieurs fois à la panique, ce qui a fait ressurgir le spectre de la débâcle de 2008. Pour traverser la tempête sans prendre l'eau, voici cinq pages de conseils.

La Bourse reste votre meilleur choix

La chute des Bourses depuis le début de mai vous a peut-être donné des sueurs froides. Sachez toutefois que, correction ou pas, le marché boursier reste le meilleur endroit pour obtenir des rendements attrayants au cours des prochaines années.

En effet, si vous investissez sur un horizon de trois à cinq ans, la Bourse offre de meilleures perspectives que les titres à revenu fixe, comme les obligations, et que les autres produits d'épargne.

La crise européenne liée aux problèmes financiers de la Grèce et d'autres États surendettés a provoqué un important mouvement baissier sur les principales Bourses du monde depuis le début de mai. De plus, après la puissante remontée depuis le creux boursier de mars 2009, il est normal que le spectre d'une correction inquiète les épargnants.

Le chemin parcouru

Regardons d'abord le chemin parcouru depuis 14 mois. Après avoir touché un creux de 666 points le 6 mars 2009, l'indice américain S&P 500 a atteint un sommet de 1 219 points, le 26 avril dernier. Il s'agit d'une explosion de 83 % en 13 mois. Pendant la même période, l'indice Nasdaq a connu une hausse de 99 % et l'indice Dow Jones a gagné 71 %.

Au Canada, l'indice S&P/TSX a progressé de 64 % entre mars 2009 et son sommet récent de 12 321 points atteint le 27 avril.

Si la Bourse canadienne a moins progressé que celle des États-Unis, c'est principalement parce que les indices américains avaient subi une baisse beaucoup plus importante lors de la crise financière et du marché baissier.

Après de telles hausses, il est normal de s'attendre à tout le moins à une période de consolidation ou de correction. À la moindre menace de baisse, nombre d'investisseurs sont tentés d'empocher leurs gains. La crise europeénne leur a fourni un tel prétexte.

Le vendredi 7 mai, peu avant que la la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international aient annoncé leur plan d'aide à la Grèce, le S&P 500 avait perdu 8,7 % depuis son sommet de la fin avril. Au Canada, le S&P/ TSX avait perdu 7 %.

Encore là, les prises de profit ont été proportionnelles aux hausses précédentes.

Nous assistons à ce genre de prises de profits pour la quatrième fois au moins depuis le début du marché haussier. Par exemple, le S&P 500 avait perdu 7 %, du 12 juin au 10 juillet 2009, et 5,6 % du 19 au 30 octobre.

La correction est peut-être terminée

On appelle « correction » les mouvements de baisse à l'intérieur d'un marché haussier qui ne dépassent pas 10 % (la baisse est calculée à partir du sommet précédent).

Cela signifie qu'au moment d'écrire ces lignes, la correction est peut-être déjà terminée. Toutefois, nul ne le sait. D'ailleurs, ce n'est pas la bonne question. Il est plus pertinent de se demander quels sont les risques qu'un repli se transforme en un marché baissier.

La firme de recherche américaine Birinyi Associates a analysé les 117 baisses d'au moins 5 % subies par l'indice S&P 500 depuis 1945. En moyenne, ces baisses ont atteint 8,5 % et ont duré 45 jours. Ce qui est plus intéressant, c'est que parmi les 117 baisses, seulement le quart ont été supérieures à 10 %.

Selon les estimations de Birinyi, il y a 91 % de chances que la baisse ne soit qu'une correction à l'intérieur du marché haussier.

Des données encourageantes

À la lumière de ces chiffres, on peut même avancer que la correction boursière est probablement finie !

Cependant, cela n'est pas certain, car l'histoire ne se répète pas toujours. C'est pourquoi, en plus des tendances historiques, il faut étudier le contexte fondamental.

Les économies canadiennes et américaines sont engagées dans une reprise. Les dernières données sur le chômage aux États-Unis ont agréablement surpris. De nombreuses sociétés américaines ont mentionné que l'activité économique avait bondi en mars et que cet élan s'était poursuivi en avril. C'est de bon augure.

Depuis au moins trois trimestres, les bénéfices des entreprises, surtout aux États-Unis, sont nettement supérieurs aux attentes. Cette performance a d'abord été attribuée aux importantes mesures de réduction des coûts. Mais maintenant que la demande a repris, la croissance des profits a de meilleures chances de se poursuivre.

Enfin, on ne sent pas encore de pressions inflationnistes en raison des surplus de capacité de production et des gains de productivité des entreprises, un aspect clé.

Cela fait en sorte que les banques centrales peuvent se payer le luxe d'attendre encore avant d'augmenter leurs taux directeurs.

Or, dans un contexte de bas taux d'intérêt, le marché boursier demeure peu cher. Par exemple, le cours du S&P 500 n'est que de 14 fois les bénéfices de 2010, qui devraient atteindre 80 $ US selon les prévisions des analystes. Cela signifie que lorsque vous investissez dans cet indice quand il atteint 1 165 points (cours du 12 mai dernier), vous obtenez un rendement d'environ 7 % (80/1 165), ce qui se compare très avantageusement au rendement de 3,6 % que procurent actuellement les obligations gouvernementales américaines de 10 ans. Et par rapport à des produits d'épargne comme les certificats de dépôt, la Bourse paraît encore plus attrayante !

117 Nombre de fois que l_indice new-yorkais S&P 500 a subi une correction de plus de 5 % par rapport à son sommet précédent depuis 1945.

91 % Probabilité qu_une baisse des marchés soit seulement une correction à l_intérieur d_un marché haussier, selon l_historique du S&P 500 depuis 1945. On appelle « correction » les mouvements de baisse qui ne dépassent pas 10 %.

Source : Birinyi Associates

bernard.mooney@transcontinental.ca

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