Comment la crise modifie nos critères de sélection des titres

Publié le 04/07/2009 à 00:00

Comment la crise modifie nos critères de sélection des titres

Publié le 04/07/2009 à 00:00

Un lecteur me demande si j'ai changé mes critères de sélection de titres en raison de la crise. " Comment sélectionner les titres selon vos critères étant donné que les entreprises n'ont pas maintenu la croissance de leurs revenus et de leur bénéfice ? " me demande-t-il.

C'est vrai que la croissance de la plupart des entreprises est freinée par la crise. Toutefois, n'oubliez pas que les résultats d'une société pendant la récession représentent une information cruciale. Vous devez sélectionner des entreprises capables de survivre et de prospérer dans tous les contextes; des entreprises capables de se démarquer et bien positionnées pour sortir plus fortes de la récession, par des gains de parts de marché ou des acquisitions, par exemple.

Pendant les périodes fastes, de nombreuses entreprises affichent des résultats étincelants, surtout au cours des premières années d'une reprise. Mais cette progression s'explique en partie par le rebond économique.

Or, pendant une récession, c'est vraiment le contraire. Les crises permettent de tester la qualité des entreprises et de leurs dirigeants. En raison de sa gravité, la crise actuelle nous procure donc de l'information précieuse.

Dans mon livre Investir à la Bourse et s'enrichir, je conseille de privilégier les sociétés exceptionnelles, que je définis comme celles qui affichent une croissance annuelle d'au moins 15 % de leurs revenus et de leur bénéfice, tout en maintenant une excellente rentabilité. Cette dernière se reconnaît entre autres par un rendement de l'avoir des actionnaires d'au moins 15 % et des marges bénéficiaires supérieures à la moyenne du secteur d'activité de l'entreprise.

Comment interpréter ces critères actuellement ? Il faut certainement tenir compte de la crise et faire preuve d'ouverture. Ainsi, une baisse du bénéfice et des revenus ne devrait pas vous amener à éliminer d'emblée une entreprise du groupe sélect des sociétés extraordinaires.

Lorsqu'on veut investir dans des sociétés en croissance, il faut être réaliste et admettre qu'il est presque impossible de maintenir une croissance régulière. Et ce n'est pas parce qu'une société connaît une mauvaise année, et encore moins un mauvais trimestre, qu'il faut se débarrasser de son titre ou l'écarter comme placement potentiel. Le monde des affaires est plus complexe que cela. Rares sont les entreprises qui croissent régulièrement de 15 % par année !

L'investisseur doit donc s'adapter au contexte financier. Pour cela, il doit évaluer les résultats de l'entreprise qui l'intéresse en fonction de l'économie en général, mais surtout en fonction du contexte particulier de son secteur d'activité.

Que les résultats d'une société stagnent alors que les revenus de son industrie baissent en moyenne de 25 % n'a rien de surprenant. Comme investisseur, on veut que notre entreprise affiche de meilleurs résultats que ses rivales, tant au chapitre des revenus qu'à celui de la rentabilité.

Elle doit aussi à tout prix éviter de prendre des décisions qui lui nuiront à long terme dans le but d'embellir ses résultats à court terme (comme des mises à pied massives qui réduisent ses coûts dans l'immédiat, mais peuvent nuire à son rendement à long terme).

Évaluer le potentiel de croissance

Par ailleurs, vous devez vous inquiéter lorsqu'une des sociétés de votre portefeuille subit des pertes. Vous devez vous assurer que la situation est temporaire; sinon, vendez le titre immédiatement.

Le facteur le plus crucial à mon avis est le potentiel de croissance à long terme. Il est important de tenir compte du passé de l'entreprise, mais vous gagnerez de l'argent en Bourse uniquement si son rendement futur est supérieur aux attentes.

Par exemple, dans un rapport de recherche récent, l'analyste affirme que Home Depot peut faire croître son bénéfice par action à un rythme annuel de 7 à 11 %, une évaluation plus optimiste que celle des autres analystes.

À moins que vous soyez convaincu que les perspectives de croissance de Home Depot sont nettement supérieures, le titre ne mérite pas votre capital.

Le dernier facteur concerne l'évaluation des tires en fonction du bénéfice. De nombreux titres peuvent sembler chers actuellement. Les bénéfices sont bas et les cours ont grimpé. Cela tient au fait que les investisseurs s'attendent à une reprise et " achètent " les bénéfices futurs. Ainsi, vous devez évaluer les titres en fonction des bénéfices qu'ils généreront au cours des années à venir, beaucoup plus qu'en fonction de leur rentabilité récente. Vous conviendrez que tout cela relève davantage d'un art subtil que d'une science exacte. Mais telle est la nature du merveilleux monde du placement !

La chronique de Bernard Mooney fera relâche la semaine prochaine.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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