Cinq titres qui demandent la foi

Publié le 30/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/03/2013 à 09:25

Cinq titres qui demandent la foi

Publié le 30/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/03/2013 à 09:25

Il a beaucoup été question de foi ces derniers temps. En cette fin de semaine pascale, l'idée nous est venue d'identifier les titres en qui les investisseurs en placent le plus. En voici cinq, tous chargés d'espoir - dont l'évaluation est élevée, mais malheureusement susceptibles de petites et grandes déceptions.

Amazon (AMZN, 257,75 $ US)

Le plus important détaillant en ligne de la planète a encore vu ses revenus augmenter de 22 % au dernier trimestre. Les ventes grimpent rapidement, mais l'entreprise investit aussi massivement. Notamment dans la construction d'entrepôts - pour améliorer sa vitesse de livraison - et dans le développement de produits numériques comme la tablette Fire.

Ces investissements finiront sans doute un jour par payer, mais la preuve reste à faire. En attendant, le titre est à 177 fois le bénéfice prévu en 2013 et à 72,5 fois celui de 2014. Personne ne nie qu'Amazon ait un grand potentiel. Le moindre faux pas ou le moindre ralentissement pourrait cependant se traduire par une correction assez sentie.

Netflix (NFLX, 181,30 $ US)

À 134 fois le bénéfice prévu pour 2013, le titre de la société peut sembler un peu moins cher qu'Amazon, mais dans notre esprit, il l'est encore plus.

Le diffuseur en ligne compte 25,5 millions d'abonnés aux États-Unis et 4,9 millions à l'international. Les chiffres augmentent chaque trimestre. Jusqu'où peuvent-ils aller ?

Avec les collègues, on a fait l'exercice d'envisager une substitution de Super Écran. Netflix a de la difficulté à égaler. Le transit par ordinateur n'offre pas la même qualité visuelle, et la différence de prix est négligeable (sans parler de l'offre de contenus, qui n'est pas à la hauteur au Québec, et ne l'est probablement pas dans plusieurs autres marchés).

La seule façon pour Netflix de combler les espoirs placés dans son titre par les investisseurs est sans doute d'obtenir de nouvelles séries exclusives comme House of Cards, en ligne depuis février.

Problème toutefois, les exclusivités coûtent cher. Les flux de trésorerie de l'entreprise étaient négatifs de 51 M$ au quatrième trimestre, et ils devraient être encore plus dans le rouge avec des productions du genre.

Si House of Cards ne fait pas lever significativement les abonnements, le titre subira vraisemblablement une correction.

Canadien Pacifique (CP, 129,34 $)

Disons-le, l'ampleur de la correction potentielle est ici nettement moins importante que pour Amazon et Netflix. Quand même, l'optimisme des investisseurs envers l'activiste Bill Ackman et l'ancien pdg du CN, Hunter Harrison, est grand.

Pour l'instant, le puck roule en faveur de MM. Ackman et Harrison. Les bénéfices du CP devraient augmenter de 40 % en 2013. Une décision arbitrale vient de réduire de manière importante les cotisations aux régimes de retraite, et les pétrolières de l'Ouest manquent de pipeline pour expédier leur pétrole.

Le titre se négocie cependant à plus de 21 fois le bénéfice prévu en 2013, tandis que sa moyenne historique est à 14.

Le marché achète la promesse d'une réduction du ratio d'exploitation (dépenses par rapport aux revenus), qui devrait passer d'un peu plus de 70 % à 65 %, d'ici 2016.

L'objectif est peut-être atteignable, mais même dans ce cas, il est difficile de voir comment le titre pourrait se négocier à une valeur nettement plus élevée.

Risque de correction moindre, mais la foi ne semble pas ici pouvoir amener beaucoup de rendement supplémentaire.

Chorus Aviation (CHR.B, 4,09 $)

À première vue, c'est le titre de l'heure. Avec un dividende de 0,60 $ par action, le transporteur régional offre un rendement de 15 %. C'est justement là le problème.

La force de Chorus réside dans une entente d'achat de capacité avec Air Canada qui va jusqu'en 2020. Celle-ci garantit un certain volume, à un prix prédéterminé. Mais voilà que les deux partenaires ne s'entendent pas sur le calcul du prix.

Une décision arbitrale est attendue au deuxième trimestre, mais la hauteur du dividende de Chorus (et sa globalité même) pourrait être en jeu.

Il y a un bon gain potentiel si Chorus l'emporte. Même dans une défaite modérée. Dans le pire des scénarios, on pourrait bien manger de 10 à 15 % de son capital.

La foi repose ici sur un coup de dés.

Lululemon (LULU, 62,35 $US)

Le détaillant canadien de vêtements de sport a vu la confiance de ses ouailles mise à l'épreuve il y a quelques jours, avec le rappel d'un pantalon féminin populaire. Le titre a quand même bien résisté. L'entreprise est solide, mais on a toujours à l'esprit la formidable ascension et la non moins formidable descente de Tommy Hilfinger. À plus de 33 fois la prévision de bénéfice en 2013, le titre pourrait bien générer de la valeur à l'avenir. Mais Dieu sait combien une foi assise sur une simple mode peut être évanescente.

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur cinq ans

Amazon (AMZN ; 257,75 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 15

Surperformance 12

Conserver 11

Sous-performance 1

Cible moyenne : 315,00 $ US

Le titre sur cinq ans

Netflix (NFLX ; 181,30 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 3

Surperformance 6

Conserver 24

Sous-performance 1

Cible moyenne : 139,00 $ US

Le titre sur cinq ans

Lululemon (LULU ; 62,35 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 9

Surperformance 3

Conserver 9

Sous-performance 2

Vendre 1

Cible moyenne : 72,00 $ US

francois.pouliot@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

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